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Procréation médicalement assistée

FIV : le microbiote utérin influencerait la réussite

Par Antoine Costa

En examinant le type de microbes présents dans l’utérus, et en les sélectionnant, il serait possible d’augmenter le nombre de réussites des fécondations in vitro.

3dmentat/Epictura
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« La cavité utérine a longtemps été considérée comme stérile », rappelle le Dr Carlos Simon, gynécologue et chercheur à l’université de Valence, en Espagne. Mais ce n’est pas le cas. Les population bactériennes présentes dans l'utérus aurait même une influence sur la réussite d’une grossesse après implantation d’embryons issus de fécondation in vitro (FIV), d’après les résultats d’une étude qu’il a dirigée dans une clinique de fertilité espagnole, publiés dans la revue American Journal of Obstetrics and Gynecology.

« Notre équipe a recherché l’existence d’un microbiote dans l’endomètre (parois de l’utérus, ndlr), et observé qu’il était différent de la population bactérienne vaginale, explique le Dr Simon. Nous avons évalué son influence sur la régulation hormonale, et sur la réussite chez les patientes candidates à une FIV ».

Un type de bactéries en particulier semble influer sur les chances de tenue des embryons dans l’utérus : les Lactobacillus. Lorsque celles-ci sont dominantes dans l’utérus, les chances de réussite sont meilleures.

Anticiper et favoriser la réussite

Actuellement, les chances de succès d’une FIV plafonnent, et se situent autour d’une sur cinq. L’étude des tissus de l’endomètre et de l’expression des gènes ne permettent plus d’optimiser davantage les chances de réussite, dans l’état actuel des connaissances.

Pour les femmes éprouvant des difficultés à concevoir, même par fécondation in vitro, ces résultats ouvrent la voie vers des tests diagnostics évaluant la composition du microbiote utérin. Des test qui définiraient les chances de conception, mais qui pourraient également mener à des traitements antibiotiques ou probiotiques, favorisant les bactéries les plus utiles.

Dans un commentaire accompagnant l’étude, le Dr Linda Giudice, professeur d’endocrinologie et spécialiste de la reproduction à l’université de Californie à San Francisco, estime qu’il est temps de suivre ces pistes, différentes, du côté du microbes, des virus, des champignons, de l’épigénétique et de l’ensemble des molécules présentes dans l’utérus.