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Prévention

Sommeil des enfants : les parents doivent montrer l'exemple

Par Anne-Laure Lebrun

Le moment du coucher est souvent un moment difficile pour les enfants. Pour les aider à s'endormir plus tôt, les parents devraient eux aussi revoir leurs habitudes de sommeil. 

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« Allez au lit, il est l’heure », « Non !! J’ai pas sommeil !! ». Les cris, les pleurs, et le rituel du soir qui s’éternise et vire au cauchemar. Tous les enfants ont tenté de faire reculer le moment fatidique en défiant leurs parents. Le piège ? Que ces derniers cèdent et que l’enfant grignote son temps de sommeil.

Grognon, les yeux qui piquent… Les lendemains sont durs pour les enfants qui ne veulent pas perdre une minute de leur journée à dormir. Mais cette privation de sommeil n’entraîne pas seulement une perte d’énergie, elle affecte aussi leur cerveau et impacte leur développement. Des effets neurologiques différents de ceux observés chez l’adulte, indique une étude dirigée par l’université de Zurich et publiée dans Frontiers in Human Neuroscience.


Des effets temporaires

Après une mauvaise nuit, tout le monde a besoin d’une période de profond sommeil pour se remettre d’aplomb. Une phase caractérisée par des ondes électriques très lentes que l’on peut observer grâce à un encéphalogramme. Chez 13 enfants âgés de 5 à 12 ans privés de 50 % de leur sommeil, les chercheurs ont observé une émission accrue de ces ondes dans la région cérébrale pariéto-occipitale (aires de la vision, du goût et du toucher ou encore de la mémoire épisodique), ce qui suggère que les circuits cérébraux de cette zone sont particulièrement susceptibles au manque du sommeil.

D’après les observations des chercheurs, ces effets de la privation de sommeil pourraient être « temporaires et survenir uniquement dans une période “sensible“ au cours de laquelle le cerveau se développe ». Ils ignorent encore quels peuvent être les effets à long terme pour les enfants.


Eduquer les parents

Alors dans le doute, prévenir le déficit de sommeil chez les petits et les adolescents est sûrement la plus sage des décisions. Et pour y arriver, les parents doivent d’abord montrer l’exemple, affirme une étude parue dans le Journal of Clinical Sleep Medicine. Après avoir interrogé 790 parents d’enfants âgés de 6 à 12 ans, les chercheurs de l’Ecole de médecine de Harvard ont en effet montré que le temps de sommeil des parents influence celui des enfants. En outre, l’étude suggère que les parents persuadés qu’ils peuvent aider leurs enfants à mieux et plus dormir réussissent à augmenter la durée de sommeil de leur progéniture de 1h07.

« Notre étude suggère qu’éduquer les parents à propos de leur propre sommeil et renforcer leur confiance en leurs capacités à aider leurs enfants à mieux dormir sont deux moyens efficaces pour allonger la durée de sommeil des enfants, soit via des programmes formels soit à l’aide d’un pédiatre », commente Corinna Rea, professeur de pédiatrie à l’école de médecine d’Harvard et pédiatre à l’hôpital pour enfant de Boston.

Comme l’alimentation, le sommeil est une question d’habitude qui doit s’apprendre le plus tôt possible. Les experts indiquent que les bons réflexes sommeil peuvent être installés dès la maternelle.