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Hôpital psychiatrique

Grenoble : un psychiatre jugé après le meurtre commis par son patient

Par la rédaction

Un centre psychiatrique de Grenoble et un ancien médecin sont jugés pour homicide involontaire, après le meurtre, en 2008, d'un étudiant par un patient schizophrène.

JanPietruszka/epictura

C’était en 2008. Dans les rues de Grenoble, un étudiant de 26 ans est poignardé à mort par un patient schizophrène. L’homme est interné à l’hôpital psychiatrique de Saint-Egrève (Isère). S’il n’aurait pas dû sortir de l’enceinte de l’établissement, il était toutefois autorisé à des sorties non surveillées dans le parc de l’hôpital, qu’il a pu quitter sans peine, avant de se rendre dans la rue, à une dizaine de kilomètres de là, et de commettre son acte.

En 2011, le patient est jugé et déclaré pénalement irresponsable, avant d’être placé en unité pour malades difficiles. Il est hospitalisé depuis la fin des années 1970, sujet à des hallucinations et des pulsions morbides. Il a déjà été l’auteur de plusieurs agressions à l'arme blanche dans son passé. Aujourd’hui, il a 56 ans.

Responsabilités 

Huit ans plus tard, les faits reviennent dans la justice, avec une question brûlante : peut-on imputer une forme de responsabilité à l’hôpital et à l’équipe médicale, qui n’auraient pas déployé une surveillance suffisante sur leur patient ? La famille de l’étudiant décédé se tourne aujourd’hui vers les tribunaux pour trancher cette problématique.

C'est la première fois en France qu'un psychiatre praticien hospitalier est poursuivi pénalement. Le procès qui s’ouvre ce mardi devant le tribunal correctionnel de Grenoble est à ce titre inédit.
La peine maximale encourue est de cinq ans d'emprisonnement, « mais ça n'ira pas au-delà du sursis », estime l’avocat de la famille de la victime, cité par l’AFP.

« On n'a pas de haine; on ne souhaite de la prison à personne mais on se bat pour que ça ne recommence plus », a déclaré pour sa part la famille. De son côté, Me Jean-Yves Balestas, avocat du psychiatre poursuivi, a regretté que la famille souhaite « marquer au fer rouge un médecin », qui a cessé d'exercer depuis le drame. « Je compatis à leur douleur, évidemment, mais la réparation ne peut venir que d'un juge administratif », estime-t-il.