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Excitation, perte de la conscience, du danger...

Accident de la route : un décès sur quatre lié aux stupéfiants

Par Julian Prial

La Sécurité routière lance une campagne pour rappeler les risques des stupéfiants au volant. L'an dernier, 790 personnes ont été tuées par un conducteur en ayant consommé.

DURAND FLORENCE/SIPA

Diminution des facultés visuelles et auditives, état d’excitation intense, perte de la conscience du danger… Si les effets physiologiques du cannabis, de la cocaïne, de l’ecstasy ou de l’héroïne sont différents d’une substance à l’autre, toutes diminuent la performance de conduite.

Et ces produits dangereux peuvent mener jusqu'à des accidents dramatiques. Parmi les 3 461 personnes décédées sur les routes en 2015, l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (1) estime que 23 % d’entre elles, soit 790 personnes, ont trouvé la mort dans un accident impliquant un conducteur positif aux stupéfiants. Mais cette proportion élevée n'a rien d'étonnant, puisque plus de 13 millions de Français ont goûté au cannabis au moins une fois, et 1,2 million en consomment régulièrement.

Une campagne grand public 

Face à ces chiffres inquiétants, la Sécurité routière a lancé ce jeudi une campagne grand public (radio, Internet, réseaux sociaux). Deux spots radio seront ainsi diffusés du 4 au 22 novembre sur 13 radios nationales et régionales, mettant en scène les tourments de deux fumeurs de cannabis : l’un a tué sa compagne en voiture, l’autre a été lourdement condamné pour avoir renversé une jeune fille au volant de sa camionnette.

La Sécurité routière a également confié à Philippe Squarzoni, auteur de Saison Brune (ouvrage primé à plusieurs reprises), la réalisation d’une bande dessinée pédagogique qui met en image la galère d’un jeune conducteur contrôlé positif au cannabis un vendredi soir. Un film d’animation construit à partir des images de la bande dessinée sera diffusé sur les réseaux sociaux (voir la vidéo ci-dessous).



Source : chaîne YouTube de la Sécurité routière 

Le nouveau prélèvement salivaire 

En 2017, avec la généralisation du prélèvement salivaire de confirmation, les forces de l'ordre n'auront plus à se déplacer en milieu hospitalier pour qu'un médecin effectue une analyse sanguine.

Ce nouveau dispositif  sera réalisé directement en bord de route quelques instants après un dépistage déclaré positif. Il sera ensuite envoyé, comme l’est à présent le prélèvement sanguin, à un laboratoire pour analyse.

Le temps gagné par les forces de l’ordre avec cette généralisation du prélèvement salivaire permettra ainsi de multiplier les contrôles et de mieux lutter contre l’insécurité routière. La loi du 26 janvier 2016 a, par ailleurs, facilité l’action de prévention en la matière en permettant aux forces de l’ordre de réaliser des dépistages de stupéfiants même si aucune infraction ou accident de la route n’a été constaté. La Sécurité routière a rappelé ce jeudi que l’accompagnateur d’un élève conducteur peut également être soumis à ce type de dépistage. 


(1) Source Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) 2014.