ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Acné : l'effet anti-vieillissement de la peau

Longueur des télomères

Acné : l'effet anti-vieillissement de la peau

Par Anne-Laure Lebrun

Les adultes ayant souffert d'acné au cours de l'adolescence ont une peau protégée du vieillissement car leurs cellules contiennent de longs télomères.  

markcarper/epcitura

Ridules, rides, perte de fermeté… Les signes du vieillissement cutané commencent à apparaître aux alentours de 25 ans. Un processus naturel contre lequel les peaux acnéiques semblent protégées, révèle une étude britannique parue dans le Journal of Investigative Dermatology.

« Depuis plusieurs années, les dermatologues se sont aperçus que les peaux acnéiques vieillissent moins vite que les autres. Et bien que cela a été observé en clinique, les causes biologiques étaient incertaines », explique la responsable des travaux, le Dr Simone Ribero, du département d’épidémiologie génétique au King’s College de Londres (Grande-Bretagne).

Pour identifier l’origine de ce phénomène, les chercheurs ont comparé 1 205 paires de jumelles, dont un quart rapporte avoir eu de l'acné à l’adolescence. Ils ont réalisé des biopsies de leur peau afin d’étudier leurs cellules et analysé leur génome.

 


Des télomères plus longs

Les résultats de ces examens révèlent que les participantes ayant souffert d’acné ont des télomères plus longs dans leurs globules blancs que les jeunes femmes n’ayant pas eu de ce problème de peau. Les télomères sont des fragments d’ADN situés à la fin des chromosomes pour les protéger. Avec le temps, ces extrémités se détruisent naturellement. Des études ont montré que la longueur des télomères dans les cellules immunitaires est un signe fiable de l’âge biologique. Ainsi, cela signifie que les volontaires ayant eu de l’acné ont une peau plus jeune que leurs comparses.

Elle semble être plus longue chez les patients ayant souffert d’acné, ce qui signifie que leurs cellules sont protégées contre le vieillissement. En analysant des biopsies de peaux, nous avons pu entrevoir le rôle de certains gènes mais des travaux supplémentaires seront nécessaires pour identifier une voie génétique. »


Un gène protecteur

En outre, l’analyse de l’expression génétique a mis en évidence un facteur génétique protecteur. Les cellules de peau des femmes ayant souffert d’acné expriment peu un gène appelé p53, responsable de la mort programmée des cellules. Selon les chercheurs, celui-ci ne serait pas le seul à agir. Des travaux complémentaires seront donc nécessaires pour les identifier et mieux comprendre leur rôle.

Les auteurs de l’étude reconnaissent toutefois que leurs travaux ne sont pas généralisables aux garçons ayant souffert d’acné puisque ces travaux ont été réalisés uniquement avec des femmes.