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IST : l'OMS veut freiner les antibiorésistances

Par Anne-Laure Lebrun

La chlamydiose, la gonorrhée et la syphilis sont de plus en plus difficiles à traiter en raison de l'émergence de résistance aux antibiotiques. 

Global Panorama/Flickr

Face à la difficulté de traiter les infections sexuellement transmissibles (IST), du fait de la résistance aux antibiotiques, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) vient de publier de nouvelles directives thérapeutiques pour les infections à chlamydia, la gonorrhée et la syphilis.

« On estime que, chaque année, 131 millions de personnes contractent la chlamydiose, 78 millions la gonorrhée et 5,6 millions la syphilis », indique l’OMS dans un communiqué. Ces trois IST sont dues à des bactéries et peuvent être guéries par un traitement antibiotique. Mais depuis plusieurs années, certains médicaments deviennent inefficaces en raison de leur mauvaise utilisation.

Des IST parfois mortelles

« La chlamydiose, la gonorrhée et la syphilis sont des problèmes de santé publique majeurs partout dans le monde, qui nuisent à la qualité de vie de millions de personnes et causent des pathologies graves voire mortelles », souligne Ian Askew, directeur du Département Santé reproductive et recherche à l’OMS.
En effet, si elles ne sont pas traitées, elles peuvent entraîner de graves complications sur le long terme pour les femmes et les nouveau-nés, comme des grossesses extra-utérines, des fausses couches et des décès du nouveau-né. Elles multiplient également par 2 ou 3 le risque de contracter le VIH. Non traitées, la gonorrhée et la chlamydiose peuvent également provoquer la stérilité de l’homme ou de la femme.

« Les nouvelles directives thérapeutiques de l’OMS insistent sur la nécessité de traiter ces IST avec le bon antibiotique, au bon dosage et au bon moment pour limiter leur propagation et améliorer la santé sexuelle et reproductive. Pour cela, les services de santé nationaux doivent suivre l’évolution des schémas d’antibiorésistance de ces maladies dans le pays », ajoute Ian Askew.

De ces trois infections, la gonorrhée est l’infection la plus résistante aux antibiotiques. Certaines souches bactériennes ne réagissent à aucun traitement actuel.
Pour lutter contre cette infection, l’OMS appelle les autorités sanitaires nationales à déterminer la prévalence des souches mutli-résistantes et adapter les traitements en conséquence. L’agence onusienne précise qu’elle ne recommande pas les quinolones en raison de la fréquence élevée de la résistance.

 

Du côté de la syphilis, l’Organisation recommande d’utiliser une dose de benzathine-pénicilline, un antibiotique injecté dans la fesse ou la cuisse. « C’est le traitement le plus efficace contre la syphilis, il est le plus efficace et le moins cher des antibiotiques oraux », indique l’agence sanitaire qui souligne que les stocks de ce médicament sont insuffisants depuis plusieurs années.

L'OMS rappelle également que le préservatif – lorsqu'il est utilisé correctement et systématiquement – est l'un des moyens de protection les plus efficaces contre les IST.