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Lentilles, poix chiches, riz...

Longévité : les protéines végétales réduisent la mortalité cardiovasculaire

Par Anne-Laure Lebrun

Réduire la part des protéines d'origine d'animale permettrait de réduire le risque de mortalité lié aux maladies de cardiovasculaires d'au moins 12 %. 

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Lentilles, haricots rouges, blé… Mieux vaut privilégier toute la panoplie des légumineuses et céréales que les produits carnés ou laitiers, à en croire une étude parue ce lundi dans la revue médicale JAMA Internal Medicine. Ces travaux montrent en effet que la consommation d’une quantité importante de protéines végétales est associée à un faible risque de mortalité, tandis qu’un régime riche en protéines d’origine animale est lié à un risque de mortalité plus élevé, particulièrement chez les personnes présentant au moins un facteur de risque (tabagisme, consommation excessive d’alcool, surpoids ou obésité, inactivité physique).

Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs du Massachusetts General Hospital et de l’école de médecine d’Harvard (Etats-Unis) ont analysé les comportements nutritionnels de plus de 131 340 infirmières, infirmiers et professionnels de santé âgés en moyenne de 49 ans entre 1980 et 2012. Près de 65 % des participants étaient des femmes.
Au cours de ces 3 décennies, les volontaires ont été régulièrement invités à remplir un questionnaire afin de déterminer précisément la quantité de protéines consommées et leur origine. En moyenne, il apparaît que 14 % de l’apport protéique est issu de protéines animales (viande, œufs, lait, poissons) et seulement 4 % des protéines consommés quotidiennement sont végétales.


Prévenir les maladies cardiovasculaires

Or, la consommation importante de protéines animales, au détriment des protéines végétales, s’avère néfaste pour la santé. L’étude suggère notamment qu’une augmentation de 10 % de l’apport de protéines animales est associée à une hausse de 2 % du risque de mortalité toutes causes et de 8 % du risque de mourir d’une maladie cardiovasculaire. A l’inverse, augmenter sa consommation de protéines végétales de seulement 3 % réduit le risque de mortalité toutes causes de 10 % et diminue de 12 % le risque de décès liés à des pathologies cardiovasculaires.

Pour les chercheurs, ces résultats confirment ceux obtenus lors de précédents de travaux. Ils soulignent que les bénéfices des protéines végétales viennent du fait qu’elles n’augmentent pas la pression artérielle, qu’elles réduisent le taux de « mauvais cholestérol » et qu’elles améliorent la sensitivité à l’insuline, et donc empêchent l’apparition du diabète.


Substituer les protéines animales

Dès lors, il apparaît très intéressant de remplacer les protéines animales par les protéines végétales. Et de fait, remplacer seulement 3 % de protéines animales, en particulier les viandes transformés, par du riz aux lentilles par exemple, réduit le risque de mortalité toutes causes de 19 à 34 %.

En revanche, les chercheurs indiquent que le poulet et le poisson sont des sources saines de protéines animales. Rien ne sert donc de les éliminer. De son côté la viande rouge couvre une partie des besoins en fer, réduire sa consommation peut comporter des risques notamment chez les jeunes filles atteignant la puberté, les femmes enceintes, ou celles arrivées à la ménopause ainsi que les enfants.