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Parasite vivant muté

Paludisme : un vaccin expérimental s'avère prometteur

Des chercheurs français ont mis au point un vaccin expérimental apportant une protection efficace et durable chez la souris en modifiant génétiquement le parasite. 

Paludisme : un vaccin expérimental s'avère prometteur United Nations Development Programme/Flickr




Près de 3,2 milliards de personnes, soit près de la moitié de la population mondiale, sont exposées au paludisme. Cette maladie parasitaire, transmise par un moustique, a provoqué la mort de 438 000 personnes en 2015, essentiellement des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes. Face à l’émergence de résistance à l’artémisinine, le médicament de référence, et l’absence de vaccin efficace, des chercheurs de l’Institut Pasteur, du CNRS et de l’Inserm ont mis au point un vaccin expérimental prometteur. Ils présentent leur découverte ce lundi dans le Journal of Experimental Medicine.

Il existe 5 types de parasites Plasmodium responsables du paludisme chez l’homme, dont deux espèces, Plasmodium falciparum et P. vivax, sont les plus dangereuses. La multiplicité des agents pathogènes et la complexité des mécanismes mis en œuvre pour déjouer le système immunitaire rendent le développement d’un vaccin très difficile. « Chez les malades, l’infection par le parasite est caractérisée notamment par l’absence de réponse immunitaire protectrice, explique l’Institut Pasteur, ajoutant que l’infection entraîne une « abolition de la mémoire immunologique ». Autrement dit, une infection antérieure n’apporte pas une protection contre une prochaine infection car l’organisme ne s’en souvient pas.

Les chercheurs français se sont donc intéressés au gène du parasite qui contrôle la réponse immunitaire de l’hôte. Une fois identifié, ce gène codant pour la protéine HRF a été modifié. Les parasites mutants obtenus n’exprimaient plus cette protéine HRF et se ont révélés très efficaces pour déclencher une réponse immunitaire chez des souris.

 


Protégés pendant plus d'un an

En effet, en l’absence de HRF, l’infection a provoqué la production de cytokine IL-6, connue pour leur propriétés immunitaires, dans le foie et la rate. Une réponse immunitaire efficace puisque les cobayes ont été protégés de la maladie lors de toute réintroduction du Plasmodium, même les espèces les plus virulentes. Mieux, la protection conféré par ce vaccin expérimental a duré plus d’un an.

« Au cours de ces dernières années, on a pu constater la renaissance de la stratégie de vaccination contre le paludisme reposant sur l’utilisation des parasites vivants génétiquement atténués, commente Salaheddine Mécheri de l’unité de Biologie des interactions hôtes-parasites à l’Institut Pasteur. De ce point de vue, le mutant HRF, grâce à son effet protecteur rapide, durable et polyvalent, constitue un prototype prometteur ».

Ainsi, le gène ciblé, ou une autre stratégie analogue stimulant l’immunité, pourrait favoriser le développement de vaccins vivants contre le paludisme particulièrement efficace et durable.

 

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