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JAMA Psyhiatry

Hyperactivité : elle peut se déclencher à l’âge l’adulte

Par La rédaction

Deux études suggèrent que les troubles du déficit de l’attention et l’hyperactivité pourraient être silencieux jusqu’à l’adolescence.

upyanose/Flickr
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Difficultés à se concentrer, à gérer son impulsivité… Les enfants qui ont la bougeotte laissent suggérer qu’ils peuvent être atteints de troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Le diagnostic est réalisé à l’enfance, mais deux études publiées dans JAMA Psychiatry suggèrent que le TDAH pourrait se déclarer plus tard, à l’adolescence, voire chez le jeune adulte.

Ces résultats proviennent de deux études réalisées au Brésil et au Royaume-Uni, réalisées respectivement sur 5 249 adultes et 1020 paires de jumeaux. Les participants ont été suivis sur plusieurs années, de l’enfance à l’âge adulte. En particulier, l’étude brésilienne a montré que chez ces enfants nés en 1993, le taux de TDAH était de 9 % à 11 ans, mais de 12 % à l’âge adulte.

Deux troubles distincts

Les chercheurs montrent non seulement que les TDAH peuvent survenir à l’âge adulte, mais que les déclarations précoces et tardives pourraient être le résultat de deux troubles distincts. Le critère d’âge de dépistage pourrait donc être erroné. Jusqu’à présent, les adultes identifiés comme souffrant de TDAH ne l’étaient que s’ils avaient présenté des signes précurseurs dans l’enfance

Les résultats semblent aussi montrer qu’il peut s’aggraver avec le temps, alors que l’idée générale suggérait plutôt l’inverse. « Des études plus approfondies sont nécessaires pour mieux comprendre la nature de l’hétérogénéité de la population adulte victime de TDAH, expliquent les chercheurs. Les proportions dans lesquelles son apparition précoce ou tardive reflète des causes différentes pourraient avoir de fortes implications dans la recherche et les traitements. »

Des dépendances associées

En France, le TDAH toucherait entre 3,5 et 5,6 % des enfants. Il est associé, chez l’adulte, à des comportements à risques et addictifs. Les personnes atteintes de TDAH sont plus susceptibles d’être dépendants à des substances psychotropes, à Internet ou aux jeux vidéo.

En mars 2015, la Haute autorité de santé avait défini des recommandations pour un dépistage précoce, et pour l’intervention du médecin de famille dans la reconnaissance du trouble. Il faudrait dont peut-être, à la lumière de ces nouveaux éléments, revoir les modes de dépistage.