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Facebook, Twitter, Vine...

Plus de troubles alimentaires chez les accros aux réseaux sociaux

Par Julie Levallois

Selon une étude américaine de l'Université de Pittsburg, il existerait un lien entre une utilisation intensive des réseaux sociaux et les troubles alimentaires. 

Erikj57/epictura

Le mur, la timeline, les followers… Le monde des réseaux sociaux est sans cesse en mouvement. Au cœur des différents supports : l’image. Les adeptes les plus assidus n’en tirent pas forcément profit. Une étude, parue dans le Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics, associe ce comportement avec des troubles de l’alimentation et de la perception de son corps.

Ces travaux s’appuient sur l’analyse croisée de deux questionnaires, remplis par 1 765 adultes âgés de 19 à 32 ans. Le premier portait sur l’usage de 11 réseaux sociaux populaires (Facebook, Twitter, Vine…), le second a permis de détecter d’éventuels troubles du comportement alimentaire.

Anorexie, boulimie...

Les résultats ont mis en évidence une association entre la fréquence d’utilisation des différents réseaux sociaux et la survenue d’anorexie, boulimie et autres TCA. Les personnes qui s’y connectent le plus chaque jour sont deux fois plus à risque que les autres. Lorsque les utilisations sont plus nombreuses chaque semaine, la probabilité est multipliée par 2,6. Et cette association se maintient quel que soit l’âge, le sexe ou le revenu.

Cette association a déjà été mise en évidence avec l’exposition aux magazines de mode et à la télévision, où les corps minces sont présentés de manière positive. Mais comme l’explique Jaime Sidani, co-auteur de l’étude, les réseaux sociaux contiennent une dimension supplémentaire : l’échange. Ils « combinent les nombreux aspects visuels des réseaux sociaux et la possibilité d’interagir, et de propager des idées reçues qui peuvent entraîner des troubles du comportement alimentaire et de la perception de soi », explique-t-il.

Une association à confirmer 

Cette étude soulève un autre problème : celui de la dose d’exposition aux réseaux sociaux. Car c’est bien chez les jeunes adultes qui les consultent le plus que l’association est la plus forte. Pour Brian Primack, dernier auteur, cela peut s’expliquer par le fait qu’ils sont davantage exposés à des images et messages qui favorisent le développement de TCA. Il souligne toutefois qu’il ne s’agit que d’une association.

Le problème peut donc être envisagé par l’autre bout de la lorgnette : « Les personnes qui ont des troubles du comportement alimentaire et de la perception de leur corps peuvent se tourner vers les réseaux sociaux afin de se lier à des personnes qui ont ces mêmes problèmes », analyse-t-il. Mais cette habitude n’aide pas les internautes sur le chemin de la guérison, ajoute le chercheur : le désir de conserver une appartenance avec ce groupe peut freiner les changements de comportement.