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Formation du cerveau

La musique apprend aux bébés à reconnaître les rythmes

Par Julie Levallois

Pour accélérer l’apprentissage de la parole chez l’enfant, rien ne vaut la musique. Les enfants mélomanes reconnaissent mieux les rythmes du dialogue et des morceaux.

FamVeldman/Pix5

Selon le philosophe Platon, « la musique donne une âme à nos cœurs et des ailes à la pensée. » Voici plusieurs siècles que ces paroles ont été prononcées. Une étude parue dans le dernier numéro de la revue de l’Académie américaine des sciences, PNAS, en confirme toute la sagesse. Les enfants qui écoutent de la musique tout en pratiquant des activités de loisirs s’exercent mieux à la rythmique du langage.

Une valse à trois temps

39 bébés de 9 mois et leurs parents ont participé à ces travaux pendant 12 séances de 15 minutes. Pour 19 d’entre eux, l’exercice était simple : ils se sont contentés de jouer avec des petites voitures, des blocs et autres objets qui demandent une coordination des mouvements. Un peu plus de concentration a été demandée aux vingt autres : les chercheurs leur ont fait frapper des rythmes en trois temps, similaires à une valse, sur un tambourin alors qu’ils écoutaient de la musique. Le rythme en question est relativement difficile à assimiler à cet âge.


Dans la semaine suivant la fin des séances, les familles sont revenues au laboratoire. Les bébés ont alors été soumis à une imagerie cérébrale qui a permis de mesurer la réaction de leur cerveau face à des suites de musiques et de sections de dialogue, parfois interrompus.

Un cerveau mieux entraîné

Les bébés exposés à la musique pendant les séances sont plus capables de détecter lorsqu’un rythme est interrompu, montrent les examens. Les chercheurs se sont concentrés sur deux zones du cerveau : le cortex auditif et le cortex préfrontal. Elles sont impliquées dans les tâches cognitives comme le contrôle de l’attention et la détection des motifs.

Là aussi, ils ont noté plus de réaction lors des interruptions du rythme musical et des dialogues chez les bébés du groupe « musique » par rapport à ceux du groupe contrôle. « Cela signifie que, très tôt, avoir des expériences musicales peut avoir un effet plus général sur les capacités cognitives », conclut Christina Zhao, co-auteur de l’étude. Former l’oreille dès le plus jeune âge semble donc très bénéfique. Espérons que des rythmes plus entraînants que ceux proposés à ces jeunes participants sont aussi efficaces.