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Dangers de la sédentarité

Booster son espérance de vie avec quelques minutes d'activité

Par Julian Prial

Une nouvelle étude américaine vient de montrer que les personnes qui ont une activité physique, même quelques minutes par jour, font reculer leur risque de mortalité.

PERRIERE/SIPA

La sédentarité (manque d'activité physique) est considérée comme le quatrième facteur de risque de décès dans le monde (6 %). L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime même qu'elle est la cause principale de 21 à 25 % des cancers du sein ou du colon, de 27 % des cas de diabète et d'environ 30 % des cas de cardiopathie ischémique.

Face à ces chiffres inquiétants, des chercheurs américains rassurent ce dimanche. Dans la revue Medicine & Science in Sports & Exercise (MSSE), ils rapportent que remplacer quelques minutes par jour de sédentarité par de l'activité, même faible, aide à réduire le risque de mortalité.

Pour parvenir à cette conclusion, ces scientifiques de plusieurs universités américaines ont suivi 3 029 participants, âgés de 50 à 79 ans, dans le cadre du National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES). 
Menée par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) d'Atlanta, cette étude visait à évaluer la santé d'enfants et d'adultes à travers les États-Unis.

Juste quelques minutes par jour

Les volontaires devaient ainsi porter des accéléromètres très sensibles, plus performants que ceux utilisés dans les études précédentes, pour suivre leur activité sept jours d'affilée. Les données ont été recueillies par le CDC, qui a ensuite suivi les taux de mortalité des participants au cours des huit années suivantes.

Et les résultats sont sans appel. Ils montrent qu'en ne remplaçant que quelques minutes de sédentarité par de l'activité aidait à réduire le risque de mortalité. Les mêmes résultats ont été enregistrés par les personnes déjà habituées à faire régulièrement de l'exercice.

Du ménage par exemple 

En chiffres, les participants les moins actifs étaient cinq fois plus susceptibles de mourir plus tôt que les plus actifs, et trois fois plus susceptibles de décéder prématurément que les personnes qui figuraient dans la catégorie des personnes plutôt actives.

De plus, l'activité n'a pas besoin d'être soutenue pour produire des effets bénéfiques. « Les personnes qui marchaient dans leur maison, faisaient la vaisselle ou passaient le balai enregistraient une espérance de vie plus longue que celles qui restaient assises à leur bureau », explique Ezra Fishman, principal auteur des travaux, dans des propos relayés par Relaxnews.

Il précise que le fait d'ajouter à peine 10 minutes par jour de faible activité pouvait suffire à faire la différence sur les taux de mortalité. Et en augmentant l'activité à 30 minutes par jour, les résultats étaient encore plus probants. « L'activité n'a pas besoin d'être particulièrement vigoureuse pour être bénéfique. C'est ça le message de santé publique », conclut-il.

Les autorités françaises convaincues 

Un message de santé publique repris cette semaines par les autorités sanitaires françaises. Dans un rapport et avis publié vendredi, l'Anses (1) recommande la réduction des comportements sédentaires et la pratique d’activités physiques, « dans tous les contextes de vie et à tous les âges ». « Le développement d’espaces réservés aux piétons et aux cyclistes, la promotion des modes de transport collectifs, l’organisation du temps de travail et du temps scolaire permettraient notamment d’atteindre cet objectif », pense-t-elle.

(1) L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail