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Recensement de mineurs isolés

Calais : la Défenseure des enfants s'oppose au démantèlement de la "Jungle"

Par Anne-Laure Lebrun

A quelques heures de l'évacuation partielle du bidonville, la Défenseure des droits des enfants déplore l'absence de prise en charge spécifique et sécurisée des mineurs. 

Jerome Delay/AP/SIPA

Livrés à eux mêmes, ils survivent comme ils peuvent dans l’immense bidonville de Calais. Selon le dernier recensement réalisé par l’association France Terre d’Asile, 326 mineurs étrangers isolés vivent à la Jungle de Calais. Un quart aurait moins de 15 ans, et le plus jeune aurait 7 ans.

A quelques heures du démantèlement de la partie du sud du camp, la Défenseure des droits des enfants, Geneviève Avenard, s’est rendue dans la jungle pour établir un bilan de leur situation et le respect leurs droits fondamentaux. L’adjointe du Défenseur des droits, Jacques Toubon, a passé toute la matinée de lundi a écouté les témoignages des associations. Et « à l'issue de cette visite, elle continue à être préoccupée par la situation actuelle des enfants et par les perspectives de leur future prise en charge »

Bien qu’elle observe que les familles puissent être mises à l’abri au Centre Jules Ferry ou au centre d’accueil provisoire Georges Brassens, elle note que seulement une quarantaine d’enfants isolés y sont hébergés. Une quarantaine d’autres aurait été placé dans différents centres d’accueil et d’orientation, d’après la préfecture. « Sans qu'aucune précision ait pu être apportée sur leur devenir », déplore Geneviève Avenard. Ces mineurs non accompagnés vivent donc au milieu des adultes du camp et des violences subies par les exilés.  


Autoriser le regroupement familial

Pourtant, près d’une centaine d’enfants pourrait retrouver leur famille Outre-Manche. « D'après les informations recueillies sur place, environ 90 enfants présents dans le camp pourraient bénéficier du dispositif de regroupement familial en Grande-Bretagne où se trouverait un de leurs parents proches », explique la Défenseure des enfants. Elle appelle donc les services de l’Etat à mettre en œuvre ce projet conforme au droit européen.

Face à la gravité de la situation et le sort réservé à ces enfants, Geneviève Avenard estime que le démantèlement prévue ce soir à 20 heures n’est pas envisageable. L’enjeu aujourd’hui est de recenser ces mineurs isolés afin de mettre en œuvre une prise en charge spécifique et sécurisée. Aussi elle réclame « l'ouverture immédiate d'un dispositif de mise à l'abri inconditionnelle sur le site à destination des enfants non accompagnés dont le seul projet de vie est actuellement de rejoindre la Grande-Bretagne ».