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QUESTION D'ACTU

Gynécologie Sans Frontières

Jungle de Calais : des médecins assistent les femmes en danger

Victimes d'agressions sexuelles et de violences, les femmes de la "jungle" de Calais sont des cibles faciles. Pour les protéger, Gynécologie Sans Frontières s'installe à partir du 15 novembre.

Jungle de Calais :  des médecins assistent les femmes en danger Markus Schreiber/AP/SIPA




Avec mari et enfants, parfois seules, elles ont quitté leur pays et traversé la Méditerranée. Avec le rêve de s'installer en Europe pour avoir une vie meilleure. Le regard rivé sur la Grande-Bretagne, les migrantes tentent de survivre dans les camps du Nord de la France.

Les associations et ONG sur place estiment à 10 % le nombre de femmes dans la "jungle" de Calais, soit plus de 600. Si certaines ont réussi à trouver une place au centre Jules Ferry qui accueille uniquement les femmes et les enfants, une grande majorité vit encore dans les tentes du gigantesque bidonville ou a fui dans les autres camps de la région, en particulier celui de Norrent Fontes (Pas-de-Calais).

Victimes de violences

Ainsi, chaque nuit, les migrantes doivent se trouver une place dans cette ancienne déchetterie. Mais sans protection, elle sont des cibles faciles. Coups, agressions sexuelles allant du harcèlement au viol, ces migrantes subissent des violences spécifiques. La prostitution s'est installée dans le camp et les grossesses non désirées ne sont pas rares. Or, dans les camps du Nord de la France l’accès à la contraception d’urgence ou à l’avortement est très difficile.

« Les ONG présentes sur place comme Médecins du Monde, Médecins Sans Frontières et les associations comme Terre d’Errance ne peuvent pas faire un suivi spécifique pour ces femmes et jeunes filles en détresse qui ont besoin d’une prise en charge précise », explique à Pourquoidocteur le Dr Richard Matis, vide-président de Gynécologie Sans Frontières qui installe une consultation à partir du 15 novembre.

Pendant 20 mois, une sage-femme et un gynécologue bénévoles joignables 24 heures sur 24 se déplaceront dans les 8 camps de la région grâce à une camionnette tout équipée. Le dispensaire mobile pourra ainsi accueillir les femmes des camps et assurer la surveillance des femmes enceintes ou prendre en charge les femmes victimes de violences.

Ecoutez...
Richard Matis, vice-président de Gynécologie Sans Frontières : « On savait aussi qu’il y avait quelques difficultés pour les femmes à aller jusqu’à l’hôpital de proximité en particulier pour les avortements médicamenteux. Les professionnels de santé en place se sentaient mal à l’aise à l'idée de donner des traitements à des femmes dont ils ne connaissaient pas l’identité, ni la localisation ou qui ne parlaient pas la langue. »

Les mettre à l'abri

Pour les actes techniques comme les accouchements ou les soins chirurgicaux, l'association assurera le relais avec les services hospitaliers de la région et les transportera si nécessaire. Car, « le but n’est pas de réaliser des actes médicaux à l’intérieur des camps mais de transférer les femmes et de les accompagner vers nos collègues de la région, précise le médecin. Puis, nous nous assurons de la ramener et de la suivre après cette prise en charge. » 

Le dispensaire mobile aura surtout pour objectif d'être présent à proximité des camps, en particulier ceux qui n'ont pas de structures solides. En collaboration avec Médecins Sans Frontières - qui construit acuellement des centres en dur chauffées - et Médecins du Monde, les consultations gynécologiques seront organisées au sein de leurs cliniques. Elles permettront d'accueillir les patientes en toute discrétion afin de préserver leur sécurité.

 

Ecoutez...
Richard Matis : « D'où l'intérêt de travailler avec MSF qui savent gérer des consultations dans les camps et qui ont mis en place un parcours. Les femmes seront vues par un professionnel de santé puis seront orientées vers gynéco sans frontières. Car le risque d'être trop visibles est que les femmes pourraient subir des représailles à son retour au camp. »

Mais comment protéger durablement ces vicitmes ? Fin octobre, le ministre de l’Intérieur a promis la création de 400 places supplémentaires pour les femmes et les enfants au sein du centre Jules Ferry. Les travaux ont démarré ce mardi mais la « mise à l’abri » voulue par Bernard Cazeneuve est longue à se mettre en place.

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