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Baromètre de la conduite

SMS, appels : les conducteurs prennent plus de risques au volant

Par Julian Prial

Les comportements à risques des Français au volant sont en progression concernant les "distracteurs", comme le téléphone.

CLOSON/ISOPIX/SIPA

Après deux années consécutives de hausse de la mortalité routière, la Fondation Vinci Autoroutes pour une conduite responsable dresse, à la veille des départs en vacances de la zone C (Créteil, Montpellier, Paris, etc.), un état des lieux des comportements des Français au volant. Et les résultats de ce 6ème Baromètre (1) du genre publiés ce vendredi sont préoccupants. 

Les conducteurs français continuent en effet de ne pas respecter largement les règles élémentaires de sécurité: 92 % dépassent de quelques kilomètres/heure la vitesse autorisée, 76 % ne respectent pas les distances de sécurité, 65 % oublient de mettre leur clignotant et 50 % circulent sur la voie du milieu sur autoroute alors que celle de droite est libre.
Et comme pour les piétons lorsqu'ils traversent, l’usage des distracteurs (portables) au volant continue d'augmenter de façon inquiétante. Plus d’un conducteur sur 4 (26 %)  - 1 sur 2 (51 %) parmi les 25-34 ans - envoient ou lisent des SMS ou des mails en conduisant.

La conversation téléphonique normalisée 

La conversation téléphonique est aussi très ancrée dans les habitudes : 41 % des conducteurs téléphonent avec un système de conversation Bluetooth et un haut-parleur intégré, une pratique certes autorisée par la loi mais risquée également, d'après les experts. Les conversations avec une oreillette, un casque ou des écouteurs perdurent (17 %) et plus d’un conducteur sur 5 (22 %) admet même téléphoner sans kit mains libres.

Plus grave encore, 16 % des automobilistes admettent qu’il leur arrive de prendre le volant en étant au dessus de la limite d’alcool autorisée. En moyenne, les Français s’interdisent de prendre le volant qu’après 2,5 verres, soit davantage que la limite autorisée. Un comportement à risque que l'on retrouve deux fois plus chez les hommes (22 %) que chez les femmes (11 %).

Les dangers de la somnolence mieux appréhendés 

Par ailleurs, le risque de somnolence menace 23 % des conducteurs qui déclarent dormir 6 heures ou moins en semaine lorsqu’ils travaillent, alors que 53 % des conducteurs se couchent plus tard ou se lèvent plus tôt que d’habitude lorsqu’ils partent pour un long trajet. Enfin, 34 % finissent leurs préparatifs de départ tard dans la soirée et 34 % partent régulièrement de nuit.

Un comportement qui a des conséquences sur leur état physique, puisque les Français sont plus nombreux que l’année dernière à déclarer qu’il leur est déjà arrivé de se sentir très fatigué mais qu'ils ont continué leur route parce qu’ils y étaient contraints (45 %). Ils déclarent aussi plus d’incidents liés à l’hypovigilance.


Une bonne nouvelle toutefois, certaines bonnes pratiques entrent progressivement dans les mœurs : près de 3 conducteurs sur 4 (74 %) incluent les pauses dans le calcul de leur temps de trajet, et plus d’un conducteur sur 2 (56 %) change aujourd’hui de conducteur lors des longs trajets et plus d’un sur 3 (37 %) s’arrête au cours du trajet pour faire une sieste.

(1) Dans cette enquête, 3 610 personnes âgée de 15 ans et plus ont été interrogés sur Internet (du 1 er au 4 février 2016), dont au minimum 300 personnes dans chacune des 12 régions administratives françaises (hors Corse).