Jamais une étude scientifique n’aura eu un tel impact sur votre pause-café ! Si tant est que vous soyez amateurs de café en capsules plutôt que de café filtre, grâce, ou à cause, de Cristina Vilanova, Alba Iglesias et Manuel Porcar, vous ne regarderez plus jamais votre tasse comme avant.
Comme le relate Sciences et Avenir, les trois chercheurs de l’université de Valence (Espagne) se sont penchés sur les colonies de bactéries qui se développent dans les machines du leader suisse, dont George Clooney et Jean Dujardin sont devenus les ambassadeurs.
Séquençage à haut débit, cultures en laboratoire, microscopie électronique : les scientifiques n’ont pas lésiné sur les moyens pour mener à bien leurs très sérieux travaux, publiés dans la revue du groupe Nature, Scientific reports. Brevundimonas, Cloacomonas, Pseudomonas, Enterococcus : la liste des bactéries dénichées par les chercheurs dans les entrailles de dix percolateurs est plutôt fournie, jusqu’à 67 souches selon les modèles !
Mais les scientifiques ne se sont pas contentés d’un simple inventaire, ils ont établi les stratégies de colonisation des micro-organismes. Et tout commencerait dans le bac de récupération des capsules. Il ne faut ensuite pas plus de 3 semaines aux bactéries pour se propager aux autres compartiments du percolateur.
Une vitesse de contamination qui a surpris les chercheurs, car « la caféine est un alcaloïde connu pour ses propriétés antibactériennes », explique Sciences et Avenir. Et c’était d’ailleurs bien là le point de départ de ces recherches, dont le but premier n’était pas d’effrayer les millions d’aficionados du Volluto et autres grands crus en capsules.
Les chercheurs espéraient trouver dans ces machines des bactéries capables de résister et surtout de dégrader la caféine, afin d'élaborer des process de décaféination plus naturels ! Et s’ils ont choisi les machines de la marque Nespresso, c’est uniquement pour leurs paramères très standardisés qui garantissaient des conditions expérimentales optimales, expliquent les auteurs dans leur publication.
Les chercheurs ibériques ne concluent d’ailleurs pas à un quelconque risque pour la santé. Ils prennent cependant la peine de suggérer, dans leur article, qu’il serait bon de veiller à un entretien régulier, avec un produit bactéricide, du fameux bac de récupération des capsules... Ne reste donc plus qu'à trouver celui, ou celle, qui, en plus des commandes de capsules, de leur recyclage, et du détartrage de l'engin, s'occupera aussi de sa désinfection.