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Académie américaine de pédiatrie

Ecrans : des médecins fixent des limites pour les enfants

Par Ambre Amias

L’Académie américaine de pédiatrie a émis des recommandations pour guider les plus jeunes enfants dans leur usage des écrans.

DELAHAYE CATHERINE/SIPA
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Les écrans ont envahi le quotidien des enfants. Qu’il s’agisse de supports ludiques ou pédagogiques, ces nouveaux instruments font désormais partie intégrante de leur environnement. A ce titre, les associations de pédiatrie s’interrogent sur le meilleur moyen de protéger les plus jeunes tout en leur permettant d’utiliser ces outils.

L'AAC (American Academy of Pediatrics) vient de publier un rapport pour préciser sa position vis-à-vis des écrans et la manière de s’adapter aux besoins des enfants, relate l’agence Relaxnews. Par cette démarche, l’association souligne la nécessité de revoir les directives d'exposition numérique concernant les plus jeunes.

Des mobiles et des couches

En 2011, l’AAC s'était déjà exprimée en faveur d’une limite d’exposition aux écrans de deux heures journalières. Elle déconseillait par ailleurs leur usage aux bébés et aux enfants de moins de 2 ans.

Mais aujourd’hui, l’association constate que « plus de 30% des enfants américains jouent sur un appareil mobile, alors même qu'ils portent encore des couches, et que près de 75 % des 13-17 ans ont un smartphone, 24 % d'entre eux admettant l'utiliser constamment ».

« Dans un monde où le temps passé devant un écran devient juste du temps, nos politiques doivent évoluer ou deviennent obsolètes », précise l’AAC, qui fournit donc de nouveaux conseils à destination des parents. Ces préconisations ont été établies à la suite d'un symposium en mai 2015 qui a réuni des chercheurs en sciences sociales, sciences de l'éducation, pédiatres, éducateurs, experts en neurosciences et des médias.

Créer des « zones vierges sans technologies »

Premier constat : les écrans ne doivent pas se substituer à l’autorité parentale et à la notion de parentalité. « Les règles doivent rester les mêmes et s'appliquer tant dans l'environnement virtuel que réel. Des limites doivent également être instaurées, comme pour chaque activité », précisent les auteurs de ces recommandations.

Par ailleurs, le modèle parental joue un rôle primordial dans le rapport des enfants aux écrans. Ainsi, les parents doivent limiter leur propre utilisation devant leurs enfants. Il convient également de « créer des zones vierges sans outils technologiques pour préserver le temps de repas en famille ou le sommeil », et pour limiter la sédentarité et l'enfermement des enfants. 

Interagir, verbaliser

« Apprendre par l'échange est primordial. Les médias doivent encourager l'interaction et l'échange verbal par le langage. Plutôt qu'une vidéo passive, mieux vaut des outils utilisant par exemple la conversation à distance avec un parent si celui-ci voyage », préconise encore l’instance.

Ainsi, « mieux vaut la qualité du support numérique ou du média utilisé que la quantité de temps passé devant l'écran ». En effet, des études suggèrent que l'apprentissage du vocabulaire serait plus difficile chez les enfants qui passent beaucoup de temps devant les écrans

Encourager l’échange sur les réseaux

Concernant les réseaux sociaux, la prohibition n’est pas la solution. « Laisser les adolescents aller sur les réseaux contribue à les aider à façonner leur identité et développement. Les parents peuvent néanmoins se faire expliquer le fonctionnement du contexte ou des outils par les jeunes », suggère l’AAC.

« La vie digitale commence jeune, tout comme la surveillance parentale doit l'être », conclut ce rapport qui livrera ses recommandations officielles en 2016