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Sevrage tabagique

E-cigarette : pourquoi les Anglais la recommandent

Par Julian Prial

Comme l'e-cigarette serait 95 % moins nocive que le tabac, vapoter pour arrêter de fumer est désormais officiellement recommandé par les autorités sanitaires britanniques.

Jeff Blackler/REX/REX/SIPA

L'e-cigarette officiellement consacrée au Royaume-Uni ! La publication du rapport relatif à la cigarette électronique du Public Health England (1), agence dépendant du ministère de la Santé britannique (Department of Health), marque en effet un véritable tournant dans la perception de la vape outre-Manche.
Commissionné par le Gouvernement britannique, ce rapport affirme que le vapotage est 95 % moins nocif que le tabac. De là à en faire un outil de plus pour aider au sevrage tabagique, il n'y a qu'un pas, selon certains experts anglais. 

 

La réaction des services de santé britanniques attendue 

« L'e-cigarette n’est pas complètement dénuée de risques, mais comparée au tabac, les données montrent qu’elle ne comporte qu’une fraction de nocivité », affirme par exemple le Pr Kevin Fenton, du PHE, co-auteur de ces travaux.
« En revanche, le problème est que les gens pensent de plus en plus que la vapoteuse est aussi dangereuse que la cigarette, et cela empêche des millions de fumeurs de cesser de fumer. Les services de santé devraient encourager les utilisateurs d'e-cigarette qui tentent d’arrêter le tabac », rajoute-t-il.

 

Les parlementaires français interpellés

Dans ce contexte, l'Association indépendante des utilisateurs de cigarette électronique (Aiduce) et la Fédération interprofessionnelle de la vape (Fivape) ont appelé les parlementaires à lever les restrictions sur le vapotage lors de l'examen au Sénat du Projet de loi de Santé. 
« La cigarette électronique est 95 % moins nocive que le tabac, elle ne peut donc pas subir les mêmes restrictions législatives et doit être employée massivement dans une politique de réduction des risques », écrivent ces militants de la vape.
Ils dénoncent notamment l'interdiction du vapotage dans certains lieux publics, les espaces clos collectifs de travail par exemple (bureaux).


Une porte d'entrée vers le tabac ?

Selon ce scientifique, la quasi-totalité des 2,6 millions d’utilisateurs de la cigarette électronique que compte la Grande-Bretagne sont des fumeurs ou des ex-fumeurs. Pour bon nombre d’entre eux, cet outil est un moyen d’arrêter le tabac, ce qui lui fait dire que la vapoteuse peut être un moyen efficace de sevrage tabagique.
« Les cigarettes électroniques peuvent changer la donne pour la santé publique », conclut, pour sa part, le Pr Ann McNeill, du King’s College de Londres, qui a aussi participé à ces travaux.

En outre, ces données indiquent que seulement 2 % des adolescents et jeunes adultes non-fumeurs utilisent régulièrement l'e-cigarette. Les auteurs réfutent alors l’idée que l’usage de la cigarette électronique à l’adolescence pourrait constituer une porte d’entrée vers le tabagisme. Pourtant, une étude menée sur 2 300 jeunes Américains et publiée dans le JAMA a récemment suggéré le contraire...

(1) « E-cigarettes: an evidence update, A report commissioned by Public Health England (PEH) », Août 2015