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Essai en Grande-Bretagne

Chien renifleur : futur outil de dépistage des cancers ?

Par Anne-Laure Lebrun

Grâce à leur odorat extrêmement développé, les chiens renifleurs sont capables de flairer certains cancers. Pour le cancer de la prostate, ceux-ci s’avèrent encore plus efficaces que les tests actuels.

REX/REX/SIPA

Le meilleur ami de l’homme deviendra-t-il un jour un outil de dépistage des cancers ? Les diverses expériences menées depuis une dizaine d’années semblent aller dans ce sens. Grâce à ses 200 millions de cellules olfactives, le chien se présente comme l'avenir des tests de dépistage non-invasifs. Et c’est justement dans ce cadre que le NHS, service de santé britannique, a accepté qu’une association de chiens renifleurs, Medical Detection Dogs, participe à un essai clinique.

Cette décision fait suite aux résultats très encourageants issus d’une première étude. Les chiens entraînés à détecter le cancer de la prostate dans des échantillons d’urine ont identifié avec succès 93 % des malades. Une détection rendue possible par les composés volatils odorants libérés par les cellules cancéreuses et qui se retrouvent ensuite dans le sang, les urines, la sueur ou l’haleine.

Des tests plus fiables

Les chercheurs de l’hôpital universitaire Milton Keynes, à l’origine de ces prochains travaux, espèrent dépasser les limites du test actuel avec l’odorat du chien. Aujourd’hui, pour dépister un cancer de la prostate, les laboratoires effectuent un dosage sanguin du PSA (antigène prostatique spécifique). Cette protéine est un marqueur tumoral. Si elle est présente en quantité supérieure à une certaine valeur seuil, elle peut signaler la présence d’un cancer. Mais ce test engendre un taux élevé de faux-positifs et beaucoup d’hommes subissent des biopsies inutiles.

Si les chiens renifleurs de cancers ne sont pas encore prêts à être utilisés en première intention, les chercheurs espèrent exploiter leur incroyable flair en deuxième ligne. Pour ce faire, l’association Medical Detection Dogs entraîne une dizaine de chiens. Si un animal détecte un échantillon positif, celui-ci est vérifié par 2 autres chiens. Si cette triple lecture ne donne rien, l’urine du patient est testée un autre jour. Un entraînement qui apporte des résultats « incroyables », selon les chercheurs de Milton Keynes.

Développer des nez électroniques

Pour la fondatrice de l’association, le Dr Claire Guest, qui a prouvé en 2004 que les chiens pouvaient être entraînés à détecter les cancers, nos amis à 4 pattes pourraient sauver des milliers de vies. Une affirmation justifiée par sa propre expérience. En 2009, son labrador, Daisy, a détecté une tumeur cancéreuse dans un de ses seins.

L'étude des chiens renifleurs permet également de développer des nez électoniques. Loin d'être de la science-fiction, plusieurs équipes de recherche tentent de percer les mystères autour de l'odorat du chien afin de le reproduire grâce aux nanotechnologies.
Des chercheurs israéliens ont mis au point un nez électronique capable de détecter un cancer de l'estomac dans l'haleine. Une équipe suisse a quant à elle développé un outil portatif dépistant le cancer de la gorge. D'autres espèrent détecter les cancers du poumons ou du colon. Autant de tests promettant un dépistage peu coûteux, non-invasif et fiable. 

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