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Désert médical

Vendée : une femme médecin roumaine repart, "humiliée"

Par Ambre Amias

Une praticienne d’origine roumaine qui devait s’installer dans un désert médical en Vendée est repartie en Roumanie, « humiliée » après son entretien avec l’Ordre des médecins.

Martin Lee/REX Shutters/SIPA

Elle est venue en France. Elle en est repartie « humiliée ». En Vendée, au cœur du Marais poitevin, la petite commune de Damvix s’apprêtait à recevoir une femme médecin d’origine roumaine, raconte le journal Ouest France. Située en plein désert médical, la ville de 750 habitants est privée de praticien depuis décembre. La venue d’un nouveau généraliste était donc très attendue.
 

50 000 euros investis

En février, le maire, Jean-Claude Richard, s’est lui-même rendu en Roumanie pour rencontrer cette urgentiste de 40 ans et lui proposer de s’installer dans sa commune. Une fois l’accord passé, 50 000 euros ont été investis dans le cabinet qui devait l’accueillir. Les patients devaient être reçus dès le mois de juillet.

« Quand elle est arrivée début juin, notre future médecin s’est formée au logiciel de la CPAM », explique Jean-Claude Richard au quotidien régional. La femme faisait preuve d’une « assez bonne maîtrise » de la langue française. Elle était prête pour son rendez-vous avec l’Ordre des Médecins, le 25 juin.

Elle sort « effondrée »

Elle en est pourtant sortie « effondrée », selon le récit du maire. La praticienne n’aurait pas convaincu la dizaine de médecins qui l’ont auditionnée et ont jugé ses « connaissances sur le plan médico-administratif insuffisantes ». L’Ordre lui a demandé de faire une formation auprès d’un généraliste pendant un mois. « Nous avons argumenté, nous avons dit que ce n’était pas un refus. Elle est repartie pour la Roumanie », a-t-il justifié, ajoutant qu’ « elle n’avait aucune formation sur l’organisation française ».

Pour la commune, c’est un coup de massue. « Combien de mois allons-nous tenir encore sans généraliste ? », s’alarme le Jean-Claude Richard. L’argument de l’instance supérieure de médecine ne convainc pas le maire. « L’Ordre serait-il en train de protéger le pré carré de la médecine salariée ? ». Idem du côté de l’ARS (agence régionale de santé), qui s’interroge sur « les raisons de cette déstabilisation ».

Cette histoire survient alors qu’un médecin roumain pratiquant dans une commune du Morbihan depuis quinze mois a été suspendu par l’Ordre début juillet, au motif que « le niveau général de ses connaissances a finalement été jugé insuffisant ».