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Particules fines

Pollution : des niveaux inquiétants même dans le métro

Par Julian Prial

Le métro serait encore plus pollué que le périphérique parisien, d'après des mesures effectuées par la RATP. Cette pollution aux particules fines inquiète les personnels de la Régie.

VALINCO/SIPA

Quand l’air du métro devient irrespirable ! La norme française de particules fines fixée par Airparif à 50 microgrammes par m3 (à ne pas dépasser plus de 35 jours par an) n'est en effet pas respectée à Paris.
Aux heures de pointe par exemple, dans certaines stations de métro parisiennes (Châtelet), la RATP a mesuré des taux supérieurs à 140 microgrammes par m3 entre 8h et 20h (le 6 mai). Le site de la Régie autonome des transports parisiens parle même d’une pointe à 237 microgrammes entre 9h et 10h dans cette station, soit plus de quatre fois le seuil d'alerte. Pour expliquer ces niveaux plus élevés que sur le périphérique parisien, des experts accusent le système de freinage des rames et les travaux.

 

Les conducteurs inquiets

Face à cette situation, la CFDT (1) a alerté il y a quelques jours sur cette pollution dont sont victimes les travailleurs. En effet, contrairement aux passagers, les conducteurs y sont confrontés toute la journée. La semaine dernière, le syndicat a même distribué des masques de protection dans certaines gares parisiennes, ainsi que des tracts, afin de dénoncer les niveaux de pollution auxquels sont exposés les 15 000 salariés des transports publics.
Mais la Confédération veut encore aller plus loin. Elle aimerait redéfinir le cadre légal du travail dans cet environnement souterrain. Et notamment abroger une circulaire de 2008 qui fixe le seuil acceptable de pollution pour les agents à 500 microgrammes par mètre cube, c'est-à-dire dix fois plus qu'à la surface.

 

Les risques pour la santé

En extérieur, l’exposition chronique à un pic de pollution aux particules fines (PM10) nuit aux poumons mais aussi aux artères, selon deux études récentes. La pollution aérienne est par exemple accusée de favoriser la sténose carotidienne. Pour ce qui est du métro, la RATP a mandaté des organismes indépendants pour réaliser deux études épidémiologiques.
D’après Le Parisien, la première, portant sur 2 000 agents de la RATP, « ne montre aucune prévalence de symptômes respiratoires et cardiovasculaires » sur ceux travaillant en souterrain. La seconde, portant sur 70 000 agents et ex-agents, conclut que leur mortalité est moins élevée que celle des Franciliens.
« Il n’est toutefois pas possible de conclure à l’absence de risque », souligne l’Observatoire régional de santé d’Ile-de-France qui estime qu’il faut travailler sur la spécificité des particules fines émises dans les souterrains ferroviaires et leur impact à la fois sur les usagers et sur les travailleurs selon leurs métiers.
Fin 2013, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé la pollution de l’air extérieur comme cancérogène.

(1) La Confédération Française Démocratique du Travail