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Sondage auprès de 1000 personnes

Médecins : le métier plébiscité par les Français

Par Julian Prial

Pour une majorité de Français, médecin serait le métier rêvé, d’après un sondage CSA. Cette idéalisation ne correspond pas à la réalité du quotidien des médecins.

VALINCO/SIPA

Devenir médecin serait le rêve de beaucoup de Français. Le métier arrive en effet en tête des professions idéales, selon un sondage (1) publié ce mercredi et réalisé par l’Institut CSA.
Parmi les 17 choix proposés à nos concitoyens, 13 % ont donc choisi la profession de praticien, devant celle de vétérinaire (10 %) et le métier d ‘acteur (9 %). Suivent ensuite les professions de chef d’entreprise, enseignant et ingénieur qui sont chacun cités par 8 % des personnes interrogées, loin devant les métiers de militaire (2 %) et de policier (1 %), en fin de classement.

Les femmes davantage attirées par la santé

Ce sont les femmes qui apprécient le plus les métiers de la santé. 15 % d’entre elles  choisiraient le métier de médecin, contre 11 % des hommes. Même constat pour la profession de vétérinaire : elles sont 13 % à la plébisciter, contre 7 % chez les hommes.
Déjà, dans son dernier atlas de la démographie médiale, l’Ordre des médecins confirmait que la part des femmes dans la profession augmente depuis plusieurs années. Elles représentaient 44 % des médecins en 2014, et 58 % des nouveaux inscrits au tableau en 2013, des chiffres en progression comparé à l'an dernier.

 

Médecins en burn out

Pourtant, malgré des revenus confortables  (85 000 euros par an pour les libéraux) et un certain prestige, la profession de médecin ne semble pas être la panacée. 
D'après une étude récente de l’Union Française pour une Médecine Libre (UFML), près d’un médecin sur deux serait dans un situation d’épuisement. Plusieurs enquêtes menées par des Unions régionales de médecins ont aussi mis en évidence un taux de 40 à 45 % de praticiens en burn out. Le taux de suicide est d'ailleurs 2,37 fois plus élevé chez les médecins que dans les autres catégories d’actifs.

Autre signe inquiétant, les jeunes générations de médecins sont déjà touchées par le phénomène. « J’ai dirigé récemment dans le cadre de mes activités universitaires une thèse sur le burn out. Tous les internes de médecine générale ont été interrogés, indiquait l'an dernier dans Pourquoidocteur le Pr Eric Galam, généraliste, qui a fondé en 2005, la première ligne d’écoute pour les médecins en souffrance (AAPML 0826 004 580). Et sur les 4 000 qui ont répondu au questionnaire, la moitié est déjà en burn out. C’est grave, car ce sont les médecins de demain. »
Le professeur de médecine générale regrettait donc que ce sujet ne soit pas véritalement abordé lors des études médicales.

(1) Le sondage a été mené en ligne du 14 au 16 avril 2015 auprès d’un échantillon national représentatif de 1 001 personnes âgées de 18 ans et plus selon la méthode des quotas.