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Etude menée en Californie

Les mesures antipollution protègent les poumons des ados

Par Julian Prial

Selon une étude menée en Californie, l’amélioration de la qualité de l’air permet une meilleure croissance pulmonaire des adolescents et une amélioration de leur fonction respiratoire.

Marcio Jose Sanchez/AP/SIPA

En vigueur depuis ce lundi 5h30 à Paris et en proche banlieue (22 communes limitrophes), la circulation alternée est efficace. A 8h, sur les routes d’Ile-de-France, il y avait ainsi 30 % de bouchons en moins, selon la Préfecture de police. La maire de Paris, Anne Hidalgo, indiquait sur Twitter que la circulation dans la capitale était de 40 % inférieure à celle constatée d'habitude.
Cette mesure est-elle efficace pour la santé des Franciliens ? Une étude publiée ce lundi dans le New England Journal of Medicine montre que des mesures antipollution appliquées en Californie ont apporté un net gain pulmonaire aux adolescents américains.

Une lutte sans relâche contre l'ozone
Menée pendant vingt ans dans cinq villes du sud californien (Long Beach, Mira Loma, Riverside, San Dimas, et Upland), cette étude a été réalisée sur 2 150 adolescents répartis en trois cohortes pendant leur croissance pulmonaire (inclus à l’âge de 11 ans et surveillés jusqu’à 15 ans) : 1994-1998, 1997-2001 et 2007-2011.
L'objectif des scientifiques était d'évaluer l’effet sur les capacités pulmonaires des différentes séries de lois mises en place dès les années 1970 pour lutter contre la pollution. Par exemple, le contrôle d’émission de polluants par les véhicules et l’industrie a permis aux autorités de lutter contre l’ozone, premier polluant dont l’effet délétère sur la santé a été prouvé.
Résultat, son taux a largement diminué dès les années 1990. De plus, l'exposition aux deux polluants les plus nocifs, le dioxyde d'azote (NO2) et des particules en suspension dans l'air d'un diamètre inférieur à 2,5 microns (un millième de millimètre), a diminué d'environ 40 % pour la période 2007-2011 par rapport à la période 1994-98.


Amélioration de la fonction respiratoire
« Nous avons constaté des améliorations assez importantes des fonctions pulmonaires dans le dernier groupe de jeunes, le moins exposé à la pollution », a rapporté le Pr James Gauderman, de l'Université de Californie (Los Angeles), principal auteur de l'étude.
En chiffres, le développement pulmonaire de sujets âgés de onze à quinze ans était, en effet, plus de 10 % supérieur chez ceux qui respiraient des niveaux plus faibles de dioxyde d'azote (NO2) entre 2007 à 2011, par rapport à ceux qui vivaient dans cette région entre 1994 à 1998.
La proportion des adolescents de 15 ans souffrant d'une faiblesse anormale des capacités respiratoires était de près de 8 % dans ce groupe, de 6,3 % dans celui de 1997-2001 et de seulement 3,6 % de 2007 à 2011.

Enfin, « même les enfants qui ne souffraient pas d'asthme ont nettement amélioré leurs capacités respiratoires », a indiqué l'équipe de chercheurs.
« Respirer de l'air plus pur durant les années critiques de la croissance se traduit par des bienfaits durables pour la santé respiratoire. L’effort de prévention de la pollution atmosphérique doit être poursuivi en proposant même des mesures plus drastiques », conclut-elle.