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Herbicides, insecticides...

L'OMS classe cancérogènes probables des pesticides de jardin

Par Léa Surugue

Cinq pesticides, dont une molécule présente dans le Roundup, pourraient jouer un rôle dans le développement de certains cancers, d'après l'Agence internationale de la recherche sur le cancer. 

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Examiner le niveau de dangerosité de certains pesticides et établir leur impact sur le cancer: tel était le but de 17 experts, venus de 11 pays différents et réunis au siège de l'agence internationale de la recherche sur le cancer (IARC) à Lyon, une agence dépendant de l'OMS.

Finalement, ce sont cinq pesticides qui ont été classés comme cancérogènes « probables » ou « possibles ». 

Herbicides cancérigènes

Aujourd'hui, il est difficile de déterminer les raisons exactes du développement d'un cancer, mais les scientifiques estiment que la maladie se développe lorsqu'une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux est présente.

Dans le cas de l'environnement, plusieurs éléments sont considérés comme cancérogènes, mais à différents dégrés. Un cancérogène probable est ainsi considéré plus dangereux qu'un cancérogène possible, les deux correspondant aux degrés de dangerosité les plus élevés après les « cancérogènes certains». 

En ce qui concerne les cinq pesticides nouvellement examinés par l'IARC, les experts ont établi que le malathion, le diazinon et le glyphosate sont des cancérogènes probables. Ce dernier est particulièrement utilisé dans l'agriculture intensive, parce qu'il est présent dans le Roundup, l'herbicide phare de la multinationale américaine Monsanto. Cependant, ces pesticides se retrouvent aussi dans certains produits que les particuliers utilisent pour jardiner. 

Les deux autres pesticides étudiés ont été classés cancérogènes possibles : il s'agit du tetrachlorvinphos et du parathion, moins fréquemment utilisés. 

Questions en suspens

Les scientifiques estiment qu'il existe des preuves « limitées » que glyphosate, le malathion et diazinon jouent un rôle dans le développement de lymphomes hogkiniens, c'est à dire dans le cancer du sang. Mais le malathion pourrait  être mis en cause dans le cancer de la prostate, et le diazinon dans celui du poumon. 

Malgré les risques évoqués, aucune mesure contraignante ne sera appliquée. C'est à chaque pays de prendre les dispositions qu'il juge nécessaire contre ces pesticides. Certains pourraient appliquer le principe de précaution et mieux les réguler. Mais peu de mesures devraient être prises, tant que plus de preuves n'auront pas été apportées.

En effet, une partie de la communauté scientifique estime que l'examen mené par l'IARC, basé sur des études d'exposition, notamment d'animaux en laboratoire, n'apporte pas de résultats suffisants. Si un lien de causalité semble se dessiner entre la probabilité de cancer et l'utilisation de certains pesticides, de nombreux scientifiques sont réticents à y voir un lien direct de cause à effet.

Un argument tout de suite repris par le groupe Monsanto, qui rappelle que l'IARC avait par le passé classé comme cancérogène certaines substances, aujourd'hui considérées comme inoffensives, par exemple le café. 


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