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Cancer du col de l'utérus

Gardasil : le Comité technique des vaccinations répond aux 400 médecins

Plus de 700 professionnels de santé réclament une mission parlementaire sur le vaccin Gardasil. Ils remettent en cause son efficacité à lutter contre les papillomavirus. 

Gardasil : le Comité technique des vaccinations répond aux 400 médecins DURAND FLORENCE/SIPA




Ce lundi, de nouvelles critiques ont été prononcées à l'encontre du vaccin Gardasil destiné à prévenir certaines lésions précancéreuses du col de l'utérus. Avec à la tête de la fronde, le Dr Philippe De Chazournes, médecin généraliste à La Réunion et président de l'association Med'Océan (1). Ce dernier a lancé une pétition à destination des médecins, pharmaciens et sages-femmes pour réclamer « la mise en place urgente d'une mission parlementaire sur l'opportunité » de la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV). Au 30 mars, plus de 500 médecins et plus de 200 sages femmes avaient déjà signé le texte. 

Cette pétition, dont l'existence a été révélée par le Journal du dimanche (JDD), intervient alors que le député PS Gérard Bapt (Haute-Garonne) a écrit vendredi au directeur général de l'Agence de sécurité du médicament (ANSM), Dominique Maraninchi, pour réclamer des études et expertises cliniques et pharmaco-épidémiologiques indépendantes sur la sécurité de Gardasil (Sanofi Pasteur-MSD) et Cervarix (GlaxoSmithKline). De plus, des données susceptibles de modifier le rapport bénéfices/risques de ces vaccins ont été présentées la semaine dernière lors d'un congrès sur l'auto-immunité organisé à Nice. Reprenant l'ensemble de ces données, ce collectif estime que « les conséquences de la vaccination des jeunes filles sont inconnues et que son efficacité reste à prouver. »
En affirmant cela, ces signataires reprennent notamment une conclusion du Haut conseil de la santé publique (HCSP) selon laquelle les vaccins disponibles ont une efficacité de moins de 20 % tous virus HPV confondus chez les 16-23 ans. Contacté par la rédaction de pourquoidocteur, le Pr Daniel Floret, pédiatre et président du Comité technique des vaccinations (CTV) défend une nouvelle fois ce vaccin qui reste recommandé « chez toutes les jeunes filles entre 11 et 14 ans (avec un rattrapage possible jusqu'aux 19 ans révolus) en complément de la réalisation ultérieure de frottis réguliers. »


A quoi correspond ce chiffre de 20 % d'efficacité du vaccin ? 
Pr Daniel Floret : Ce chiffre de 20 % d'efficacité contre les lésions précancéreuses provient d'un essai clinique où il y a une partie en intention de traiter, c'est-à-dire qu'il comportait des personnes qui étaient déjà infectées ou qui n'avaient pas suivies le protocole complet, avec une seule dose de vaccin anti-HPV administrée. Mais dans la version des gens qui n'étaient pas infectées et qui ont suivi le protocole complet, l'efficacité du vaccin est bien plus importante, de plus de 80 % d'après les études les plus récentes. 


Sur les effets indésirables graves du vaccin, que montre le suivi de pharmacovigilance ?
Pr Daniel Floret : Des millions de doses du vaccin Gardasil ont été administrées dans le monde. Le suivi de pharmacovigilance montre que le vaccin n'entraîne pas d'effets adverses graves. Et notamment concernant les maladies auto-immunes, il y a une très belle étude de cohorte en France qui montre que le vaccin n'induit pas ce type de pathologie. D'autres études de cohorte en Suède, Norvège et aux Etats-Unis ont conclu la même chose.
Par ailleurs, avec les vaccins anti-HPV, on vaccine des jeunes filles à l'âge où les maladies auto-immunes apparaissent, c'est donc logique qu'il y ait des coïncidences. D'ailleurs, l'étude faite avant la commercialisation du vaccin montrait que si l'on vaccinait 100 000 jeunes filles et bien on aurait par le simple fait du hasard un cas d'hospitalisation pour révélation de sclérose en plaques. C'était parfaitement prévu.


(1) Association de formation médicale continue et de développement de la qualité, de l'évaluation et de la recherche en santé de l'Océan Indien

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