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Addictions : vaincre la dépendance et éviter les overdoses

Les addictions sont des maladies neuropsychiatriques chroniques définies par une dépendance à une substance, ou une activité (jeux, sexe…). Elles conduisent à des modifications dans le cerveau et en particulier du « circuit neurologique de la récompense ». Les études soulignent également l’importance du système opioïde endogène dans l’addiction et ouvrent des perspectives thérapeutiques.

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Qu’est-ce qu’une overdose ?

Une overdose correspond à une situation où l’organisme est confronté à une trop fort quantité d’une ou de plusieurs drogues qu’il n’est plus capable de métaboliser.

Toutes les drogues peuvent causer une overdose, y compris celles qui sont disponibles sur ordonnance. Les signes dépendent du type de drogue utilisée et de leurs effets sur le corps.

L’overdose survient le plus souvent lorsque la personne toxicomane s’est trompée de dose, lorsque la pureté du produit est meilleure ou lorsque la personne associe plusieurs drogues.

Une overdose fait courir un risque vital et quelques gestes simples peuvent éviter le décès.

En France, les overdoses sont responsables de 5 fois moins de décès que dans les pays voisins comme le Royaume-Uni et l’Allemagne. Tout ceci a été obtenu grâce aux efforts conjugués des médecins, des pouvoirs publics et des associations de malades.

Malgré ce constat positif, la consommation d’héroïne reste stable par rapport à 2010 avec 1,5 % de la population adulte qui a expérimenté l’héroïne en 2014 et 0,2 % des adultes qui sont considérés comme des « usagers actuels ». La prévalence de l’hépatite C reste élevée (64 %), celle du VIH est estimée à 13 %, parmi les usagers de drogues ayant injecté au moins une fois dans leur vie.

Surtout, après avoir fortement chuté à la fin des années 1990, les décès par overdose sont stables en 2014 et il faut savoir que l’on meurt plus d’overdoses à la méthadone que par héroïne.

Quand évoquer une overdose aux opioïdes et que faire ?

Cela concerne les intoxications aiguës aux substances opioïdes naturelles : opium, morphine, méthadone, codéine, ainsi qu’aux substances synthétiques : héroïne, buprénorphine, oxycodone, fentanyl.

Une overdose d’opioïdes peut être évoquée devant l’association de trois signes que l’on désigne comme la « triade de l’overdose aux opioïdes » : contraction des pupilles, inconscience et dépression respiratoire.

L’association opioïdes + alcool + sédatifs accroît les risques de dépression respiratoire et de décès, et on la retrouve souvent dans les overdoses ayant une issue fatale.

Le diagnostic est porté devant un coma calme, hypotonique, sans réflexes (« hyporéflexique, avec contraction des pupilles (« myosis »), dépression respiratoire (« bradypnée ») et cardiaque (« bradycardie », hypotension artérielle).

La prise en charge repose sur l’appel des secours, et les règles élémentaires de secourisme : la mise de la personne en position latérale de sécurité, la surveillance en attendant les secours et éventuellement la ventilation assistée (bouche à bouche à raison de 2 respirations toutes les 5 secondes).

Lors de l’arrivée des secours, le traitement sera basé l’oxygénation de la personne, la mise en place d’une perfusion, ainsi que sur l’administration d’un antidote, la naloxone, à dose progressive jusqu’à obtenir une fréquence respiratoire supérieure à 12. En France, la naloxone sous forme de spray nasal (Nascue®) est disponible ce qui simplifie et améliore le traitement ambulatoire en urgence des overdoses aux opioïdes.

 

Quand évoquer une intoxication éthylique aiguë et que faire ?

Boire beaucoup d’alcool en peu de temps a des effets sur l’organisme et le cerveau d’autant plus graves que la quantité d’alcool consommée est importante. À fortes doses (« binge drinking »), l’alcool est dépresseur et la somnolence évolue en perte de connaissance : c’est le « coma éthylique ».

Le risque est l’arrêt respiratoire, les convulsions, les vomissements avec régurgitation dans les poumons et le décès. La tension artérielle est basse, la fréquence respiratoire et la température corporelle diminuent.

Le coma éthylique nécessite une hospitalisation en urgence. Faute de soins, il peut provoquer la mort.

Une intoxication alcoolique aiguë est une forme d’overdose et doit être prise en charge comme telle.

Il faut évoquer une intoxication alcoolique aiguë devant : une désorientation, une perte de coordination, des vomissements, des convulsions, une respiration irrégulière ou ralentie (moins de 8 respirations par minute), une peau pâle ou légèrement teintée en bleu, une température du corps basse (« hypothermie »), une stupeur (la personne est consciente mais incapable de répondre) ou une perte de connaissance.

Dans ce cas de figure, le risque de décès est majeur : il faut appeler les secours et appliquer les règles élémentaires de secourisme : la mise de la personne en position latérale de sécurité, la surveillance en attendant les secours et éventuellement la ventilation assistée (bouche à bouche à raison de 2 respirations toutes les 5 secondes).

Si la personne est consciente, il ne faut surtout pas la laisser partir, la laisser dormir, la laisser boire encore plus d’alcool ou lui faire boire du café et ne pas lui donner de douche froide. Il faut au contraire la faire asseoir en la réchauffant et en essayant de la maintenir consciente et en la surveillant.

 

Quand évoquer une overdose aux médicaments sédatifs et que faire ?

Les benzodiazépines et les barbituriques ont des effets assez similaires à l’alcool sur le système nerveux central (dépresseurs). Ces médicaments sédatifs sont souvent prescrits pour améliorer le sommeil mais, pris en quantités excessives ou en association à d’autres drogues, ces médicaments peuvent déprimer des fonctions de l’organisme telles que la respiration et le rythme cardiaque jusqu’à conduire à des lésions du cerveau et le décès.

Le diagnostic est posé devant une association de signes témoignant de la dépression du système nerveux (confusion, somnolence, coma), de la respiration (ralentissement respiratoire ou « bradypnée ») et du système cardiovasculaire (baisse de la pression artérielle (= « hypotension ») et ralentissement du rythme cardiaque (= « bradycardie ») ou au contraire accélération (= « tachycardie »).

Le dosage de benzodiazépines dans le sang a peu d’intérêt car le taux sérique n’est pas proportionnel à la quantité prise.

Après hospitalisation, une réanimation de base est mise en route avec oxygénation et perfusion. Il est trop tard pour le lavage gastrique, mais une décontamination digestive est envisageable. Il est possible d’envisager l’administration d’un antagoniste des benzodiazépines au niveau des récepteurs cérébraux (flumazenil ou Anexate®).

 

Quand évoquer une overdose aux stimulants et que faire ?

Les stimulants (cocaïne, crack et ecstasy ou MDMA = abréviation de 3,4-méthylénedioxy-méthamphétamine) correspondent à une catégorie de drogues quiaugmentent le niveau d’attention et le rythme cardiaque, produisant une sensation d’énergie et de confiance en soi.

Une overdose avec ces produits peut conduire à une anxiété, une agitation, des attaques de panique, une confusion avec désorientation, une paranoïa, des syndromes psychotiques et une agressivité. Il existe également une peau chaude avec des flushs, des maux de tête, des crampes d’estomac, une douleur dans la poitrine, une rigidité musculaire, des tremblements ou des spasmes, des mouvements incontrôlés ou des convulsions.

Il faut appeler les secours et appliquer les règles élémentaires de secourisme : la mise de la personne en position latérale de sécurité, la surveillance en attendant les secours et éventuellement la ventilation assistée (bouche à bouche à raison de 2 respirations toutes les 5 secondes).

 

Quand évoquer une overdose aux amphétamines et que faire ?

Il est possible d’avoir une overdose aux amphétamines, telles que le « Speed » (faible purification) et en particulier, le « cristal » ou « l’ice » (forme la plus pure). Cette overdose expose à un risque d’infarctus, d’accident vasculaire cérébral, de convulsions ou d’épisodes psychotiques induits par la drogue.

Une overdose aux amphétamines doit être évoquée devant une douleur dans la poitrine, une désorientation ou une confusion, des maux de tête intenses, des convulsions, une température élevée (« hyperthermie ») sans sueurs, des difficultés respiratoires, une agitation avec une paranoïa, des hallucinations et une perte de connaissance.

Il faut appeler les secours et appliquer les règles élémentaires de secourisme : la mise de la personne en position latérale de sécurité, la surveillance en attendant les secours et éventuellement la ventilation assistée (bouche à bouche à raison de 2 respirations toutes les 5 secondes).

 

Quand évoquer une overdose aux nouvelles substances psychoactives et que faire ?

Les nouvelles substances psychoactives ou « drogues synthétiques » sont des substances chimiques qui agissent de façon assez similaire à l’ecstasy, à la cocaïne et à la méthamphétamine. Elles se présentent sous forme de pilules, de poudres ou d’additifs ajoutés à l’herbe pour le cannabis synthétique. Leur image de drogues plus sûres est fausse et elles peuvent donner des overdoses.

Les signes de ces overdoses varient en fonction des drogues, mais il est possible de retrouver les signes suivants : une rigidité musculaire avec des spasmes musculaires, des tremblements et des grelottements, une fièvre intense, des nausées et des vomissements, des difficultés ou un arrêt respiratoire ou un coma. Il peut également y avoir des signes psychologiques à type d’agitation, de confusion, de paranoïa, de peur panique ou d’agressivité.

Il faut appeler les secours et appliquer les règles élémentaires de secourisme : la mise de la personne en position latérale de sécurité, la surveillance en attendant les secours et éventuellement la ventilation assistée (bouche à bouche à raison de 2 respirations toutes les 5 secondes). En cas de fièvre très importante, il est possible de découvrir la personne pour la refroidir un peu.