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Violences conjugales : tout faire pour aider les femmes à porter plainte

Le ministère des Affaires sociales a présenté un arsenal de mesures pour lutter contre les violences faites aux femmes et renforcer la coopération entre les différents acteurs.

Violences conjugales : tout faire pour aider les femmes à porter plainte AIRIO/LEHTIKUVA OY/SIPA

  • Publié le 26.11.2014 à 15h12
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Marisol Touraine veut faciliter le parcours des femmes victimes de violences conjugales. A l’occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, et alors qu’une femme meurt tous les trois jours en France sous les coups de son conjoint, la ministre des Affaires sociales, de la Santé, et des Droits des femmes a annoncé un arsenal de mesures.

Inciter à porter plainte
Premier objectif : systématiser les dépôts de plaintes. En effet, selon les estimations, moins d’une femme battue sur cinq ose porter plainte contre son conjoint. Non seulement la démarche est psychologiquement pénible ; mais en plus, de nombreux témoignages relatent les réticences de certains commissariats à enregistrer ces plaintes.

Pour remédier à cette situation, le ministère de la Santé et des Affaires sociales a produit une convention sur le traitement des mains courantes à destination de la police. Les ministères de l’Intérieur, de la Justice et le secrétariat d’État chargé des Droits des femmes l’ont également signée. « La plainte doit devenir un principe, et la main courante l’exception », a assené Marisol Touraine.

De son côté, l’association « Halte Aide aux femmes battues » a souligné que les mentalités commençaient à changer, petit à petit. « Dans la formation des policiers est inscrit un module sur la violence faites aux femmes, la nouvelle génération est donc sensibilisée », a déclaré à l’AFP la présidente, Viviane Monnier.

Téléphone « grand danger », stages de responsabilisation
Côté justice, une circulaire a été diffusée ce mardi à tous les procureurs de France, avec l’évaluation d’une série de mesures prises par le gouvernement. Ainsi, Christiane Taubira s’est réjouie de l’efficacité du téléphone « grand danger », un téléphone spécial qui équipe les domiciles des femmes en danger, et qui permet d’alerter discrètement les forces de sécurité pour une intervention rapide.

La ministre de la Justice a également salué les « résultats encourageants » des stages de responsabilisation des mis en cause, sorte de groupes de réflexion mis en place afin de « soigner les auteurs de violences conjugales pour sauver les victimes », pour reprendre l’expression de l’Académie de Médecine. 72 parquets en France y ont d’ores et déjà eu recours.

Référent dans les hôpitaux
Coordonner la réponse des différents acteurs est un enjeu majeur pour lutter contre les violences domestiques, selon Marisol Touraine. La ministre a ainsi mentionné un nouveau protocole pour créer un parcours continu pour les victimes de ces violences, en encourageant la mise en réseau des professionnels chargés de les accompagner. Il sera expérimenté en Alsace et en Aquitaine.

Ainsi, Marisol Touraine a annoncé la mise en place dans chaque service hospitalier d’urgence d’un référent en matière de violences sexuelles, professionnel de la santé, qui sera chargé aussi de sensibiliser les autres professionnels. La Haute autorité de Santé sera saisie pour recenser les bonnes pratiques en matière de dépistage et de suivi des victimes.

Logements pour femmes battues
Autre vœu du gouvernement: renforcer l’accès au logement autonome pour les femmes victimes de violence. Selon le ministère des Affaires sociales, 410 places dédiées aux femmes victimes de violence ont été créées en 2013. A mi-2014, 600 solutions d’hébergement supplémentaires leur étant destinées avaient été créées. 1 600 sont encore en prévision.

Les associations ont accueilli avec enthousiasme ce renforcement de l’articulation entre les différents acteurs (santé, justice, police, associations) et de la sensibilisation.

 

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