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La maman porte plainte

Un bébé naît sans bras gauche: comment sont dépistées les malformations

Par la rédaction avec Audrey Vaugrente

Vanessa découvre à la naissance que sa fille n’a pas de bras gauche. Elle dénonce une erreur médicale de sa gynécologue et de l’hôpital. Comment ces anomalies se dépistent-elles ?

WIDMANN PETER/TPH/SIPA
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En juillet dernier, Kim naît sans bras gauche alors qu’il a été identifié sur plusieurs échographies. Sa mère, Vanessa, dénonce une erreur médicale dans Le Journal Du Dimanche ce 1er décembre. La grossesse a pourtant fait l’objet d’un suivi renforcé. Quelques mois avant, à l’été 2012, la jeune maman avait subi une interruption médicale de grossesse.

 

« Les mains sont vues »

« En général, durant une grossesse, une femme a trois échographies. Moi, j’en ai eu une dizaine. Malgré ça, ma gynécologue n’a jamais vu qu’il manquait un bras à ma fille, » peste Vanessa dans Le JDD. En effet, lors d’une grossesse normale, 3 échographies au minimum doivent être réalisées. Elle permettent notamment de déceler des anomalies. La première se déroule entre le 9e et la 14e semaine d’aménorrhée. Elle détermine l’âge et la nature de la grossesse. Le médecin établit aussi son bon déroulement et la bonne croissance du bébé. A cette étape, il est déjà possible de déceler les premières malformations du fœtus. Dans le rapport de l’examen, il est écrit : « Les membres sont au nombre de quatre et ont trois segments. » Le bras gauche de la petite Kim n'en comporte qu'un, pas totalement développé.

 

La deuxième échographie (20-22 semaines) suit la croissance du bébé. Elle vérifie qu’il n’y a aucunes anomalies dans son développement et détaille tous les organes. C’est à ce rendez-vous que Vanessa aurait dû apprendre qu’un bras de son bébé ne se développait pas normalement. Elle rapporte pourtant que, sur les échographies, sa gynécologue a précisé que « les membres supérieurs sont vus et ont trois segments. Les mains sont vues. » Enfin, la troisième échographie (8 mois) vérifie que les membres du bébé se développent normalement. Elle prépare aussi l’accouchement. Jusqu’au dernier rendez-vous, un mois avant la naissance, aucune mention n’est faite de la malformation de Kim.

 

Un dépistage facultatif

Le dépistage des anomalies fœtales, qui aurait permis de déceler celle de Kim, n’est pas obligatoire. Cependant, il est systématiquement proposé au cours de la grossesse. Dans le compte rendu de la première échographie, les possibilités et les limites d’un tel examen sont précisées à la femme enceinte. Par ailleurs, chaque échographie vérifie si la grossesse se déroule normalement. Le fait que le bras gauche de Kim se développe anormalement aurait pu être signalé dès la 10e semaine, rapporte Le JDD. « Si ce handicap avait été détecté durant ma grossesse, j’aurais demandé un avortement thérapeutique, » souligne Vanessa.

 

Interruption médicale de grossesse

En cas de malformation diagnostiquée et incurable, les parents peuvent décider d’interrompre médicalement la grossesse. Après plusieurs examens, ils ont une semaine de réflexion en moyenne pour prendre cette décision. L’interruption médicale de grossesse (IMG) doit être formulée par la mère. Ensuite, une équipe pluridisciplinaire examine cette demande. Elle est composée de médecins exerçant en établissements publics : un médecin spécialiste de gynécologie obstétrique, un médecin choisi par la femme enceinte, une personne qualifiée tenue au secret professionnel. Les malformations échographiques (sans anomalies décelée dans les chromosomes), comme c’est le cas pour la petite Kim, représentent presque 40% des IMG selon l’Agence de la biomédecine.

 

L’interruption médicale de grossesse peut avoir lieu à toutes les étapes de la grossesse. Avant 14 semaines d’aménorrhée, elle se pratique sous anesthésie générale : le médecin réalise une aspiration par curetage. Ce n’est ensuite plus possible : l’accouchement doit être déclenché artificiellement. Après 23-24 semaines, le fœtus peut naître vivant. Le médecin doit alors ajouter une étape à l’accouchement : le foeticide. L’enfant est endormi in utero et son cœur arrêté par voie médicamenteuse.

 

Si un tel acte est souvent traumatisant pour la femme enceinte, il est souvent exécuté pour le bien-être du bébé. Vanessa, selon l’avis des experts, pourra recevoir une indemnisation. Mais ce qu’elle attend avant tout, ce sont des réponses : pourquoi la malformation de sa fille n’a-t-elle pas été dépistée à temps ?