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Députée des Côtes-d'Armor

Décès de Corinne Erhel : les femmes, premières victimes des crises cardiaques

Par Suzanne Tellier

La députée des Côtes-d’Armor est décédée d’un malaise cardiaque. La mortalité liée aux infarctus est plus élevée chez les femmes, victimes d’un sous-diagnostic.

Corinne Erhel, députée des Côtes-d'Armor - M.ASTAR/SIPA

Corinne Erhel avait 50 ans. Elle était députée des Côtes-d'Armor et ce vendredi soir, elle animait un meeting de soutien au mouvement En Marche ! organisé dans la salle des fêtes de Plouisy. Elle s’exprimait devant 300 personnes quand elle s’est subitement effondrée sur scène, victime d’un malaise cardiaque. Il était 20h30.

Sur place, les équipes de secours ont tenté de la réanimer. Elle a été transportée dans un état critique au centre hospitalier de Saint-Brieuc, où elle est décédée deux heures plus tard.

Surmortalité féminine

Si les circonstances de ce décès tragique restent à ce jour imprécises, concernant par exemple d’éventuels antécédents cardiaques, cet événement incite à rappeler que les femmes sont frappées d’une manière particulière par les infarctus et les pathologies cardiaques.

La prévalence est semblable à celle de hommes, mais la mortalité féminine est plus élevée. Ainsi, en France, près de six victimes mortelles sur dix des pathologies cardiovasculaires sont des femmes. Ces troubles sont la première cause de mortalité parmi cette population, loin devant les cancer

Les études montrent que les signes et les symptômes sont plus souvent ignorés chez les femmes, notamment parce que la maladie a longtemps été considérée sous son angle exclusivement masculin. Il existe des caractéristiques spécifiques chez elles, mais elles sont souvent méconnues du grand public et des soignants, ce qui génère un sous-diagnostic dans cette population.

Des signes différents 

Ainsi, les femmes peuvent passer à côté d’un accident cardiovasculaire parce que les signes varient. Dans 40 % des cas, la douleur caractéristique dans la poitrine, qui irradie dans le bras gauche et la mâchoire, est absente. A l’inverse, on note plus souvent des nausées, des palpitations à l’effort, un essoufflement, une douleur au milieu du dos ou encore une fatigue anormale.

Régulièrement, la Fédération Française de Cardiologie produit des campagnes pour sensibiliser sur les signes spécifiques de la crise cardiaque chez la femme, comme récemment, avec l’actrice Maïwen dans une vidéo intitulée « Préjugé ».


>> Visionner « l’Invité Santé » du 02/06/2016 avec le Pr Claire Mounier-Vehier, chef du service cardiologie au CHU de Lille et présidente de la Fédération Française de cardiologie.