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Alcool, polluants...

Cancer du sein : le rôle des facteurs environnementaux

Par la rédaction

Dans un ouvrage, le toxicologue André Cicolella se penche sur l'importance des facteurs environnementaux dans la recrudescence des cancers du sein.  

piotr_marcinski/epictura

C'est une thèse que réfute l'Institut national de cancer. André Cicolella, lui, en est persuadé. Ce toxicologue publie un ouvrage, Cancer du sein : en finir avec l'épidémie, sur le rôle des facteurs environnementaux dans le cancer du sein. Selon lui, la recrudescence de la pathologie observée dans les pays serait liée à ces facteurs, encore négligés par les autorités.

Avec « 1,8 millions de femmes touchées dans le monde », peut-on lire, le cancer du sein est le premier cancer chez les femmes occidentales depuis un demi-siècle. En cause, selon le Pr Cicolella : une exposition répétée à des substances toxiques comme l'alcool et le tabac, mais aussi aux produits chimiques contenus dans les produits du quotidien (perturbateurs endocriniens, pesticides...).

Manque de connaissance

Le rôle de ces substances dans l'apparition du cancer du sein a été pointé dans plusieurs études. Toutefois, la connaissance globale de la part jouée par ces facteurs environnementaux reste lacunaire, plaide André Cicolella, qui appelle à mener des travaux pointus, de grande ampleur, sur la question.

Parmi les spécialistes des cancers du sein, l'ouvrage ne fait pas l'unanimité. Certains remettent en cause la rigueur scientifique du constat établi dans l'ouvrage. D'autres, au contraire, ne s'étonnent pas de ce lien qu'ils estiment évident. Suzette Delaloge, oncologue et chef du comité de pathologie mammaire à Gustave-Roussy, commente ainsi, dans les colonnes de l'Obs qui consacre une enquête à ce sujet :"Ce qu’écrit André Cicolella est juste. Il n’est pas alarmiste. L’explosion des cancers est un dommage collatéral du mode de vie occidental". 

Hygiène de vie

De fait, si la connaissance globale peut s'avérer défaillante, les études sur l'association entre les modes de vie et l'émergence du cancer du sein sont, elles, légion. Récemment, des travaux sur l'alimentation ont ainsi montré les adolescentes qui ont un régime riche en gras présentent une densité mammaire importante à l'âge adulte, ce qui augmente le risque de cancer du sein.

Un autre étude, publiée dans le British Medical Journal, montre que globalement, les facteurs de risque génétiques peuvent être contrés par l'hygiène de vie. Dans le cancer du sein, les femmes qui suivent les règles sont autant à risque que la population générale. Ainsi, les femmes porteuses d’une mutation, mais de poids normal, qui ne buvaient pas, ne fumaient pas et ne prenaient pas de thérapie hormonale de la ménopause avaient le même risque que celui de la population générale.