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Champix (varénicline)

Tabac : une molécule accompagne le sevrage progressif

Par Julie Levallois avec Julian Prial

La varénicline (médicament Champix) s'est avérée efficace pour aider des fumeurs réticents à renoncer progressivement à la cigarette, selon une étude internationale publiée dans le JAMA.

LODI FRANCK/SIPA
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Pour réussir leur sevrage tabagique, les fumeurs utilisent désormais de nouvelles armes. Plus enclins à adopter la e-cigarette, les fumeurs français boudent de plus en plus les médicaments traditionnels favorisant l'arrêt du tabac. Les derniers chiffres de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) rendus publics fin avril 2014 montraient en effet que les ventes de Champix (varénicline) avaient baissé de 40 % en un an. Une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) pourrait bien changer la donne.

Des fumeurs réticents d'arrêter
Financés par le laboratoire Pfizer, ces travaux ont été menés par des chercheurs indépendants de la Mayo Clinic, une institution à but non lucratif de Rochester dans le Minnesota (Etats-Unis).
Les 1 500 fumeurs recrutés dans dix pays différents ont indiqué au début de l'expérience ne pas être prêts à renoncer à la cigarette dans les 30 jours suivants. Ils étaient cependant plus enclins à essayer d’arrêter de fumer plus progressivement, dans un délais de trois mois. 


Des résultats à 6 mois très encourageants

Et la varénicline a fait ses preuves chez ces fumeurs récalcitrants. Au bout d'un mois de traitement, les participants étaient plus de deux fois plus susceptibles de cesser de fumer que ceux qui ne prenaient pas le médicament. Mieux encore, après six mois de ce traitement qui combat l’accoutumance à la nicotine en agissant sur certains récepteurs dans le cerveau, les participants étaient au moins quatre fois plus nombreux à avoir cessé de fumer (32,1 %) que ceux du groupe témoin traités avec un placebo (6,9 %). Pour le Pr Bertrand Dautzenberg, pneumologue à la Pitié-Salpêtrière, ces résultats démontrent que les médecins doivent prendre en charge les fumeurs, même lorsque ceux-ci ne souhaitent pas arrêter le tabac. 

Ecoutez le Pr Bertrand Dautzenberg, pneumologue à la Pitié-Salpêtrière : « Ils ont sélectionné des fumeurs qui ne voulaient pas arrêter. A la vue de ces résultats, les médecins comprendront qu'ils doivent aussi aider ces personnes non motivées par... »


Plus d'effets secondaires qu'avec le placebo

Seul bémol dans ces travaux, des effets secondaires sévères ont été rapportés chez 3,7 % des fumeurs traité avec la molécule, contre 2,2 % chez ceux ayant pris un placebo. « Cette étude clinique est importante parce qu’elle ouvre la voie au traitement de quelque 14 millions de fumeurs qui ne sont pas disposés à arrêter de fumer brutalement mais cherchent dans un premier temps à réduire leur consommation dans le but de renoncer ensuite complètement au tabac », a indiqué le Dr Jon Ebbert, directeur adjoint de recherche du centre de dépendance à la nicotine de la Mayo Clinic, le principal co-auteur de cette étude. Il rajoute : « C’est une approche efficace et sûre pour accroître le nombre de personnes qui arrêtent durablement de fumer. »
Un message plein d'espoir repris par le Pr Yves Martinet, président du Comité National contre le Tabagisme (CNCT) qui se satisfait des résultats de cette étude.

Ecoutez le Pr Yves Martinet, président du CNCT : « Le message clé de l'étude c'est : "si vous pensez que vous n'arriverez pas à arrêter de fumer du jour au lendemain, ce n'est pas grave. Vous allez diminuer votre consommation par palier... »