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Inégalités territoriales, refus médicaux...

Marisol Touraine veut renforcer le droit à l'IVG

Par la rédaction

Quarante ans après le vote de la loi Veil, la ministre de la Santé va lancer en janvier un vaste plan national pour améliorer l’accès à l'interruption volontaire de grossesse (IVG).

LCHAM/SIPA

« L’Interruption Volontaire de grossesse est un droit fondamental ». Depuis le début de son mandat, la ministre de la Santé a fait de ce principe son cheval de bataille. A l’occasion des 40 ans des débats à l’Assemblée nationale sur la loi Veil, Marisol Touraine a donc annoncé le lancement dès la mi-janvier d’un « plan cohérent pour améliorer l’accès à l’IVG sur l’ensemble du territoire ».

Quand les médecins refusent d’avorter
Dans les pages du magazine Elle, la ministre a fustigé les médecins qui refusent de pratiquer l'avortement au-delà de la dixième semaine. De fait, en France, l’article L.2212-8 du code de la santé publique stipule qu’ « un médecin n’est jamais tenu de pratiquer une interruption de grossesse. Mais il doit informer sans délai l’intéressée de son refus et lui communiquer immédiatement le nom des praticiens susceptibles de réaliser l’intervention ».

Marisol Touraine a également chargé les praticiens qui tentent d' « imposer l'une ou l'autre des méthodes, médicamenteuse ou chirurgicale ». « Il est inadmissible de prendre des libertés avec ce droit », a-t-elle martelé.

48% des centres IVG privés ont fermé
Interrogée sur les inégalités territoriales d’accès à l’IVG, la ministre a rappelé sa volonté qu’ « une femme soit prise en charge, partout, dans les mêmes conditions ». De fait, cet été, elle s’était adressée aux Agences régionales de Santé (ARS) pour leur demander de rester mobilisées et d’assurer une permanence IVG afin de « lever les obstacles territoriaux » et de réduire les délais.

Près de 220.000 interruptions volontaires de grossesse ont été réalisées en France en 2012, un chiffre relativement stable depuis une dizaine d'années. Mais en une décennie, les centres d'IVG se font de plus en plus rares selon les régions. Ainsi, entre 2004 et 2012, quelques 130 centres ont fermé leurs portes selon la Dress (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques), soit 5% des établissements publics et 48% des établissements privés.




L’IVG, un droit fragile ?
Dès son arrivé au ministère de la Santé, Marisol Touraine a rouvert le dossier de l’IVG pour instaurer la prise en charge à 100% du forfait IVG par l’Assurance Maladie. Pour lutter contre la désinformation visant à culpabiliser les femmes qui souhaitent avorter, elle a également créé un site Internet gouvernemental avec de l’information objective (www.sante.gouv.fr/ivg).


De fait, si les médecins n'estiment pas ce droit menacé, ils dénoncent souvent les obstacles qui entravent l'accès à l'IVG pour de nombreuses femmes. Pour Marisol Touraine, il s'agit donc de renforcer ce droit, tout en taclant ceux qui s'y opposent. « On a vu, avec ce qui a failli se passer en Espagne, que les reculs sont toujours possibles (...) En France, l'écrasante majorité est attachée à ce droit. Mais il faut être vigilant parce que la parole des ultras se libère », a-t-elle souligné.

Et les faits semblent lui donner raison... Sur Twitter, les militants pro-vie se montrent ulcérés par la démarche de la ministre, et promettent de mener le combat.