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Plan antitabac

Tabac : les acheteurs en ligne seront punis

Par la rédaction

Le gouvernement a annoncé sa volonté de sanctionner les fumeurs qui court-circuitent les buralistes et achètent leurs cigarettes sur des sites Internet.

Franck LODI/SIPA

Voilà qui devrait remonter le moral des buralistes. Après le paquet neutre et la flambée spectaculaire du prix des cigares, qui doit encore faire l’objet d’un vote au Parlement, beaucoup craignaient un nouveau coup de poignard. Mais, au contraire, le gouvernement a décidé de leur passer un peu de pommade.

Amendes, confiscations…
Ainsi, le secrétaire d'Etat au Budget, Christian Eckert, a annoncé que les fumeurs qui achètent leurs cigarettes sur Internet seront bientôt punis. Dans une interview au Figaro, il évoque des « sanctions pénales », comme des amendes, une confiscation de la marchandise ou encore des recouvrements de droits.

En France, la vente de cigarettes en ligne est interdite. Mais il s’agit, cette fois, de pénaliser directement le consommateur. « Les textes européens prévoient que les vendeurs s'enregistrent dans chaque pays, ce qui nous permet de mieux les connaître. Nous travaillerons ensuite avec les distributeurs afin de connaître leurs destinataires », explique le ministre. La chasse est ouverte.

1 cigarette sur 5 échappe au réseau
En déclarant la guerre aux fumeurs 2.0, le gouvernement répond, partiellement au moins, à une crainte soulevée par les buralistes : la hausse des prix du tabac ferait exploser le commerce parallèle. Or, en France, les buralistes ont le monopole du commerce du tabac. Sauf qu’au moins une cigarette fumée sur cinq n'a pas été achetée dans le réseau officiel, et échappe donc aux taxes françaises.

« Nous entendons les interrogations et les inquiétudes chez les buralistes. Il n'y a pas de haro sur les buralistes, bien au contraire », a martelé Christian Eckert, qui pendant l’interview, a rappelé que les contrôles aux frontières ont été renforcés, afin que les consommateurs ne ramènent pas plus de quatre cartouches.

Les prix, vrai point de disgrâce
Pas sûr pour autant que ce geste, très politique, parvienne à apaiser la colère des buralistes. Car le prix du tabac, véritable point de disgrâce, devrait continuer à augmenter ces prochains mois. « Je ne m'engagerai pas dans un moratoire sur le prix », a rappelé Christian Eckert, qui milite malgré tout pour des hausses progressives – lui qui s’était opposé à l’augmentation brusque du prix des cigares et cigarillos. Lutter contre le tabagisme tout en s’assurant le soutien des buralistes, l’exercice est périlleux…