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Diminution des emplois, suppression de postes, manque de fonds

Sciences en Marche : la pauvreté de la recherche menace la santé

Par Julian Prial

Des chercheurs dénoncent la situation critique dans lequel se trouve le paysage scientifique français. Lancé par des scientifiques du CNRS, un comité organise un grand rassemblement à Paris ce vendredi. 

Capture d'écran : site sciencesenmarche.org/fr
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« Ce vendredi 17 octobre, partout en France, soutenez l’arrivée de Sciences en Marche à Paris ! » C'est l'appel lancé par ce mouvement qui regroupe des chercheurs et personnels techniques de laboratoires. Avec comme point d'orgue de leur mouvement, une grande manifestation organisée aujourd'hui à Paris (Porte d’Orléans) à partir de 14h30.

60 kilomètes à vélo
Avec une trentaine de ses collègues, chercheurs, enseignants ou étudiants, Patrick Lemaire, directeur de recherche du CNRS de Montpellier, à l’origine de l’opération «  Sciences en marche  », vient de parcourir une soixantaine de kilomètres depuis Le Péage-de-Roussillon (Isère). Un autre groupe doit arriver de Grenoble. Pour eux, la situation actuelle du système d’enseignement supérieur et de recherche (ESR) est intenable.
Dans leur dernier communiqué de presse ils écrivent : «  Nous voyons tous fondre les moyens (en temps et en argent) que nous pouvons consacrer au cœur de nos métiers. Nous assistons tous au gâchis phénoménal que représente le fait de n’offrir que Pôle-emploi comme avenir aux milliers de précaires recrutés sur contrat à durée déterminée alors qu’ils contribuent pourtant de manière essentielle au fonctionnement et aux découvertes de nos universités, services et laboratoires. Nous constatons tous que la compétition stérile remplace petit à petit la collaboration dans un univers où l’échange devrait être la règle…»


Des propositions concrètes pour sauver la recherche

Et pour eux, ces dysfonctionnements trouvent en grande partie leur origine dans une politique qui a « à la fois asséché les moyens mis à la disposition de la majorité d’entre nous pour remplir nos missions, et réduit considérablement les embauches sur emplois stables dans l’ESR. »
Pour sortir de cette impasse, Sciences en Marche a porté sur les routes de France, et transmettra ce 17 octobre à la représentation nationale, une triple exigence : le financement d’un plan pluri-annuel d’emplois statutaires dans l’ESR, le rétablissement de financements de base décents des laboratoires et des universités, et la mise en place de mesures permettant enfin la reconnaissance du doctorat dans les conventions collectives et dans la haute fonction publique.

Un mouvement soutenu par les associations de patients
Et dans ce combat, les chercheurs ne sont pas seuls. Ainsi, les associations intervenant dans la recherche en santé, l'AFM-Téléthon, Aides, la Fondation Arsep (sclérose en plaques) et Vaincre la Mucoviscidose, ont apporté ce jeudi leur soutien au collectif Sciences en marche.
« Le développement d'une recherche publique ambitieuse et forte devrait être au coeur des préoccupations de nos décideurs », estiment ces associations dans un communiqué. « Parce que nous apportons des moyens financiers conséquents à de très nombreuses équipes en France, nous ne pouvons que constater les difficultés croissantes auxquelles font face les laboratoires de la recherche publique », expliquent-elles.
« Brader notre recherche, c'est se priver d'un atout majeur pour la réussite économique de notre pays, c'est compromettre la santé et la qualité de vie des Français et c'est étouffer le rayonnement international de notre pays », concluent-elles.