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PLFSS 2015

Budget de la Sécu : tour de vis pour les hôpitaux

Par la rédaction

Le gouvernement a dévoilé les grandes lignes de son budget pour la Sécurité sociale de 2015, qui prévoit près de 10 milliards d'économies. La santé est mise à forte contribution. 

GILE MICHEL/SIPA

« Boucher le trou de la Sécu » : l’expression commence à prendre son sens. Le gouvernement a déployé les grands moyens pour réduire le déficit du régime général de la Sécurité sociale, qui s’élèvera à 11,7 milliards d’euros d’ici la fin de l’année 2014. L’Assurance Maladie est mise à forte contribution : elle doit assumer à elle seule 10 des 50 milliards d'économies recherchés d'ici 2017. La santé est directement visée.

Le secteur devra, en effet, réaliser une économie de 3,2 milliards d’euros en 2015. Les mesures seront détaillées lundi prochain par les ministres de la Santé Marisol Touraine et du Budget Christian Eckert, lors de la présentation du budget de la Sécurité sociale pour 2015. On en connaît déjà les grandes lignes.

 

Hôpitaux et prix des médicaments en ligne de mire
Le gouvernement cible en premier lieu les dépenses hospitalières, qu’il souhaite limiter via des mutualisations entre établissements et des économies sur les achats hospitaliers, « où des marges très importantes demeurent ». Ainsi, la réorientation vers les soins ambulatoires (hors hôpital) et la réduction des inadéquations hospitalières (lits occupés de manière non pertinente et non justifiée) devraient permettre d’économiser 1,5 milliard d’euros.

Autre axe d’économie : l'amélioration de la pertinence de prescriptions ou d'actes par les cliniques ou les hôpitaux. Les Agences régionales de santé (ARS) pourront sanctionner les établissements qui ne respecteront pas les contrats établissant des objectifs de nombre de prescriptions et d'actes.

Le gouvernement entend également agir sur le prix des médicaments et promouvoir les génériques. L’industrie pharmaceutique sera l’objet d’une taxe, déclenchée au-delà d'un plafond de chiffre d'affaires annuel. Elle doit permettre d'atténuer l'impact financier des nouveaux traitements, très chers. Le Sovaldi, un médicament contre l’Hépatite C à 58 000 euros le traitement, est directement visé.

« Logique de sanction »
Pour autant, Marisol Touraine le martèle : la maîtrise des dépenses de la Sécurité sociale, dont le rythme « n'a jamais été aussi rapide », ne remettra « pas en question la qualité de notre système de santé ». Les objectifs de dépenses de santé ne seront donc pas durcis par rapport aux prévisions : + 2,1% en 2015, contre 2,4% cette année.

La CGT santé a dénoncé « une cure d'amaigrissement sans précédent pour la santé et l'action sociale », et appelle à manifester le 16 octobre. Les cliniques (FHP) ont pour leur part déploré « la logique de sanctions » et les industriels du médicament (Leem) ont regretté que le médicament soit « lourdement pénalisé par le refus d'engager de véritables réformes de structure ».