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Sérothérapie

Ebola : la transfusion de sang ouvre une nouvelle piste

Par Raphaëlle Maruchitch

Des personnes qui ont guéri après avoir été infectées par Ebola, avaient notamment reçu un traitement expérimental avec du sérum. Une piste à envisager toutefois avec prudence.

DURAND FLORENCE/SIPA

L’épidémie Ebola n’en finit pas de faire des victimes, plus de 2 400 à ce jour. Par chance, toutes les personnes qui sont infectées ne décèdent pas. Parmi celles qui ont guéri, le cas de Kent Brantly avait été très médiatisé. Ce médecin trentenaire, qui œuvrait sur le terrain au Liberia, avait été rapatrié aux Etats-Unis lorsque l’on avait appris qu’il était contaminé par le virus. Hospitalisé, il avait été le premier patient à recevoir comme traitement un sérum expérimental, le ZMapp.

Par ailleurs, il avait également reçu une transfusion de plasma d’un adolescent ayant survécu à Ebola. L’heureux dénouement n’a pas tardé à se faire savoir : le médecin a guéri. Même chose pour l’une de ses consœurs, rapatriée également aux Etats-Unis. Puis, jeudi 11 septembre, un autre missionnaire Américain, le médecin Rick Sacra, a lui aussi été soigné. Il s’était vu pour sa part administrer un traitement expérimental de deux transfusions de plasma provenant de Kent Brantly.


Transfusion de plasma de patient immunisé

La transfusion de plasma provenant de personnes guéries, est un type de traitement nommé sérothérapie. La personne qui donne son plasma, qui a elle-même combattu et survécu à la maladie, dispose d’anticorps. Ce sont ces anticorps, acquis grâce à la transfusion, qui pourraient aider le patient infecté à combattre à son tour Ebola. Mais pour le moment, difficile de savoir quel rôle le plasma a joué dans la guérison desdits patients. A-t-il soigné ? Aidé ? N’y est-il pour rien dans la guérison ?


Ne pas crier victoire pour autant

Prudence donc, quant à l’efficacité de ce traitement. Il ne s’agit pas en aucun cas d’un traitement miraculeux. Un prêtre espagnol, qui avait été contaminé, « rapatrié à Madrid pour être soigné » et « qui avait lui aussi reçu le traitement ZMapp, « n'a pas survécu à la maladie », a rappelé L’Express. Par ailleurs, cette méthode expérimentale serait difficile à mettre en œuvre sur le terrain, notamment parce qu’elle implique de faire respecter une chaîne du froid.
Les professionnels, quant à eux aussi, tempèrent. « Il faut rester prudent car nous avons peu de recul », a expliqué à l'hebdomadaire, Noël Tordo, virologue à l'Institut Pasteur. Rappelons que le vaccin ZMapp est actuellement en cours d’essais chez l’homme.