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Comme dans huit autres hôpitaux français

Ebola : l'hôpital Bichat est prêt à accueillir les malades

Par Léa Drouelle

Depuis quelque mois, neuf hôpitaux français ont installé les équipements nécessaires pour former le personnel et recevoir les patients présentant des symptômes suspects. Visite avec le Pr Elizabeth Bouvet.  

POUZET/SIPA

Un cas suspect en Allemagne, une fausse alerte en Espagne…la menace d’une épidémie d’Ebola plane sur le Vieux Continent. En France, neuf hôpitaux sont prêts à recevoir les éventuels patients infectés par le virus. L’établissement parisien de Bichat est l’un des premiers à avoir installé l’équipement nécessaire et formé son personnel. Contactée par pourquoidocteur, le Pr Elizabeth Bouvet du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Bichat nous fait faire une visite des lieux.

Sept chambres stérilisées
« A Bichat nous avons 7 chambres à dépression, c’est-à-dire que l’air de la pièce est inférieur à celui qui circule dans les couloirs de l’hôpital. Cela empêche la contamination par voie aérienne d'une pièce à l'autre », explique le Pr Bouvet. Les équipements des chambres ne sont cependant pas spécifiques à Ebola. « Nous avons l’habitude d’utiliser ces chambres pour des maladies hautement contagieuses comme la tuberculose ou le coronavirus. Mais depuis avril, ces chambres sont exclusivement réservées pour les patients potentiellement infectés par Ebola » ajoute-t-elle.

Mises en situation
Pour l’instant, toutes ces chambres sont libres et aucune d’entre elles n’a été utilisée. Mais le personnel est aussi bien préparé que son établissement à recevoir d'évenuels patients. Equipé de toute la panoplie nécessaire pour pénétrer dans les chambres stérilisées (masques, doubles gants, chaussures de protection, charlottes), chaque employé du service a également reçu des formations pratiques de 2h . « Ce sont des mises en situation durant lesquelles nous avons appris à s’habiller et se déshabiller en entrant et en sortant de la chambre du malade en toute sécurité, sans prendre le risque d’être contaminés par le virus . »

Une procédure identique
A Bichat, comme dans les huit autres hôpitaux français habilités à recevoir des cas de contamination du virus, la procédure d’accueil est la même. « Il y a trois catégories de cas : tout patient présentant des symptômes est considéré comme un cas suspect. Si d’autres symptômes apparaissent et si la personne a été en contact direct avec une autre personne porteuse du virus, les autorités de santé et l’Agence régionale de santé décident ensemble s’il s’agit d’un cas possible. A ce moment là, le patient est transféré aux urgences. Et c’est là que nous entrons en scène. Nous prenons le patient en charge, nous effectuons des prélévements puis nous les envoyons au laboratoire de Lyon qui est le seul à pouvoir déterminer s’il s’agit d’un cas confirmé ou non », résume le Pr Bouvet.

Pour l’instant, un seul cas suspect a été transféré aux urgences de Bichat. « La personne en question revenait d’un voyage au Nigéria. Elle a été prise de vomissements dans l’avion qui la ramenait en France. L’aéroport de Roissy l’a prise en charge avant d’arriver à l’hôpital, mais la personne ne souffrait pas de fièvre, elle n’a donc pas été identifiée comme un  cas possible », raconte le Pr Bouvet. Cette dernière s’attend à recevoir des cas possibles, mais semble cependant plus septique quant au fait de recevoir des cas confirmés. « Si nous en avons un, ce sera déjà beaucoup » affirme t-elle avant d’ajouter « si cela s’avère être plus, le niveau de vigilance n’en sera bien sûr que plus important. »