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Diabète de type 2 : les incrétines, une alternative aux malades dans l'impasse

Par Audrey Vaugrente

Les possibilités de traitement se multiplient pour les diabétiques de type 2. Parmi elles, les incrétines sont particulièrement intéressantes : bien tolérées, elles se prêtent bien aux combinaisons.

Les incrétines stabilisent la glycémie, notamment au moment des repas (DESRUS Benedicte/SIPAUSA/SIPA)
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De nouveaux traitements sont apparus dans le diabète de type 2. Les combiner en fonction du profil du patient semble être la nouvelle tendance. C’est un des grands sujets de ce 74e congrès de l’American Diabetes Association (ADA). Une classe tire son épingle du jeu : les incrétines, qui sont très bien tolérées et permettent des associations avec d’autres produits.

 

Les incrétines évitent l’hypoglycémie

Dans le diabète de type 2, « l’objectif est de ralentir l’évolution de la maladie, de maintenir un équilibre glycémique satisfaisant et de retarder si possible l’évolution vers un traitement par insuline », explique le Pr Bruno Guerci, diabétologue au CHU de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Si les premiers traitements prescrits, comme la metformine, restent incontournables, lorsqu’ils échouent, les solutions alternatives se multiplient.

 

Une classe de médicaments se distingue à ce congrès de l’ADA : les incrétines. Il en existe deux types : les agonistes du GLP-1, injectables, et les inhibiteurs du DPP-4, oraux. Concrètement, ces médicaments stimulent la production d’insuline par le patient. Les arguments en leur faveur ne manquent pas : ils retardent le recours aux injections d’insuline. Et de plus selon le Pr Guerci, ils n’entraînent pas d’hypoglycémie et comportent très peu d’effets secondaires et sont donc très sûrs. 

 

De nombreux traitements oraux du diabète de type 2

Il existe plusieurs types de médicaments qui ont pour but de réduire la concentration de sucre dans le sang, avec différents modes d’action. Ils peuvent être prescrits seuls ou en combinaison. La metformine est le traitement de référence. Elle améliore l’efficacité de l’insuline, notamment dans les muscles et le foie.

Les sulfamides hypoglycémiants et les glinides stimulent la production d’insuline par le pancréas. Mais ils induisent souvent une hypoglycémie chez les patients sous traitement. Les sulfamides sont souvent associés à la metformine.

Les incrétines se séparent en deux catégories. Les inhibiteurs du DPP-4 augmentent l’action du GLP-1, un insulinosécréteur naturellement produit par le corps. Les agonistes du GLP-1 sont modifiés pour être insensibles aux DPP-4, des enzymes qui détruisent le GLP-1.

Les inhibiteurs des alpha-glucosidases, eux, ralentissent l’absorption des sucres après un repas. Les injections d’insuline sont nécessaires lorsque le patient n’en produit plus suffisamment.

Pour en savoir plus : site de la Fédération française des diabétiques

 

Des associations facilitées

Les agonistes du GLP-1 permettent même une perte de poids de 3 à 4 kg, ce qui en fait un traitement intéressant pour les patients obèses et diabétiques. En effet, une perte de poids est souvent demandée à ces malades pour diminuer le risque d’évolution et de complications, entre autre cardiovasculaires de leur maladie. Lorsque il faut malgré tout passer à l’insuline, les agonistes du GLP-1 qui sont maintenus, gardent un grand intérêt, précise le Pr Guerci à pourquoidocteur.

 

Pr Bruno Guerci, diabétologue au CHU de Nancy : « Les patients disent souvent prendre du poids sous insuline. La prise de poids est contrebalancée par la perte de poids des agonistes du GLP-1 »

 

Un diabète plus stable, c’est aussi grâce à un traitement ciblé. Pour cela, quoi de mieux que d’associer les médicaments pour obtenir un résultat optimal ? Différentes classes de médicaments peuvent être associées… et les incrétines s’y prêtent particulièrement bien. Mais la clé, insiste le Pr Guerci, c’est d’adapter le traitement aux besoins de chaque patient, car les profils diffèrent radicalement.

 

Pr Bruno Guerci : « La combinaison ne sera pas la même pour un patient à 3 ans d’évolution, jeune et sans complication, qu’un patient à 15 ans d’évolution qui a eu un accident coronaire et une dysfonction rénale. »