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Variole : est-il dangereux de détruire les derniers stocks de virus ?

Par Cécile Coumau

Elle a été éradiquée il y a plus de plus de 30 ans mais reste-elle une menace ? C'est la question de fond qui se pose concernant la variole alors que les derniers stocks de virus vivants pourraient être détruits. Mais, comme le relatent plusieurs sites de journaux (Le Monde, le Figaro...), des chercheurs se sont fendus d'une lettre dans la revue scientifique PLOS Pathogens pour s'opposer à cette destruction.


Selon eux, la recherche sur des virus vivants de la variole "est essentielle" car "les objectifs initiaux de l'Organisation mondiale de la santé de développer de nouveaux vaccins sûrs ainsi que des antiviraux et de meilleurs outils de dépistage n'ont pas encore été atteints". Autre argument avancé par ces virologues : recréer le virus serait possible grâce aux progrès de la biologie synthétique. Des personnes mal intentionnées pourraient donc menacer une partie de la planète...

Enfin, ils estiment que « le virus de la variole reste largement méconnu et qu'une plus grande exploitation des technologies actuelles pourrait aboutir à des thérapies plus efficaces en cas d'urgence sanitaire qui résulterait d'une résurgence de la variole ».


Or, la résurgence n'est pas un scénario catastrophe totalement fou. Il y a deux mois à peine, des scientifiques français ont découvert un nouveau type de virus géant vieux de 30000 ans. Ce "Phitovirus" est inoffensif mais le fait qu'il ait réussi à survivre à la congélation de la Sibérie a fait dire à Jean-Michel Claverie, du laboratoire "Information génomique et structurale" du CNRS, que la possibilité d'une réémergence de virus considérés comme éradiqués à partir de ce grand frigo qu'est le permafrost "ne relève pas de la science fiction". Surtout à l'heure de la fonte des glaces. A l'époque, il citait même le virus de la variole qui se multiplie de façon similaire à celle des Pithovirus !


La décision que prendra dans un petit mois l'OMS à lors de l'Assemblée mondiale de la santé risque donc de faire l'objet de vives discussions. Même si les virologues qui appellent à la conservation des souches de la variole rappellent que de toute façon le génome de ce pathogène a été séquencé... Sa destruction pourrait donc être finalement sans conséquence.