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En campagne et en zone urbaine sensible

Accès aux soins : les femmes des zones rurales sont défavorisées

Par Antoine Llorca

Habiter en zone rurale ou dans des banlieues défavorisées rend l'accès aux soins plus difficile pour les femmes. Un rapport du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes pointe aussi les disparités en terme d'obésité.

Rosenthal Tom/SUPERSTOCK/SIPA
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En France, 10 millions de femmes et d’hommes habitent dans les zones rurales et les quartiers sensibles (Zones Urbaines Sensibles). Une étude réalisée par le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) s’est intéressée aux disparités entre les hommes et les femmes résidant dans ces zones en matière d'emploi, de faits de violence, de sport, de loisirs mais aussi de santé. Et concernant la santé, les femmes des zones rurales et celles des banlieues ont un mauvais accès aux soins.

Un renoncement aux soins dans 1 cas sur 4

Au vu de cette étude, les 5 385 000 femmes vivant en zone rurale et en ZUS n’ont pas un accès à la santé similaire à celui des hommes.

Les chiffres de cette étude montre qu’en banlieue, une femme sur 4 a renoncé à des soins alors que c’est le cas pour un homme sur 5. La différence avec les femmes vivant en zone urbaine est flagrante. Dans ces zones, les femmes sont seulement 17% à renoncer à leurs soins contre 27% pour celles des banlieues. L’absence de moyen de transport, la faiblesse des revenus poussent souvent ces femmes à renoncer à leur droit le plus fondamental pour éviter de peser sur les finances de leurs familles.


En zone rurale fragile, les inégalités avec le reste de la France sont flagrantes. L’accès aux hôpitaux devient de plus en plus difficile avec les fermetures des petites structures de santé. Si les hommes en pâtissent, les femmes sont dans une situation encore plus préoccupante. Contrairement au reste de la France, les femmes vivant en milieu rural mettent deux fois plus de temps à accéder à une maternité. Au lieu de 17 minutes comme le reste de la France, il leur faut 30 minutes pour s’y rendre. Comme le note le rapport de l’HCEfh, « ces chiffres sont révélateurs des inégalités territoriales qui existent en termes de santé pour les femmes, du fait de véritables déserts médicaux ». Ces territoires manquent cruellement de gynécologues qui quittent de plus en plus ces zones souvent peu génératrices de revenus.


L’obésité, un fléau pour les femmes des banlieues

Ce rapport note aussi que les femmes habitant dans les ZUS sont 2 fois plus exposées à l’obésité que les hommes. Dans les ZUS, 19% des femmes sont obèses contre 11% dans le reste de la France. Ce qui surprend, c’est de voir que la différence homme-femme en banlieue n’est pas du tout la même que dans le reste de la France. Hors ZUS, 11% des hommes sont obèses contre 12% pour les femmes. En ZUS, l’écart est bien plus significatif.

L’étude ne s’est pas intéressé à ce qui pourrait expliquer cet écart conséquent. Le taux de chômage qui atteint 47% chez les femmes des ZUS, le manque de suivi, les déserts médicaux que sont devenus les banlieues pourraient cependant expliquer une plus grande prévalence de l'obésité.