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Après le Luxembourg, la Belgique et Malte

E-cigarette : le Pays de Galles, 4ème pays européen à la bannir des lieux publics ?

Par Julian Prial

Après le Brésil et Singapour, le Pays de Galles pourrait bien appliquer le principe de précaution au sujet de la e-cigarette. Le gouvernement gallois veut bannir la vapoteuse des lieux publics.

Supporter gallois au Millennium Stadium de Cardiff où la e-cigarette est interdite, SIPANY/SIPA
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Aux Pays de Galles, on aime le rugby, la bière, le fish and chips, mais visiblement pas la e-cigarette ! En effet, cette nation « constitutive » inclut dans le Royaume-Uni pourrait bien être la première de la région « à interdire les cigarettes électroniques dans les lieux publics fermés », a déclaré ce mercredi le ministre gallois de la Santé, Mark Drakeford. Et ce dernier ne compte pas tarder pour bannir le produit des terres celtiques. Ses propositions sont déjà ouvertes à discussion jusqu'au 24 juin. En cas d'accord, un texte sera présenté à l'Assemblée du Pays de Galles pour adoption. 

La vapotage interdit lors des matchs des « Diables rouges »
« Nous avons passé trente ans à instaurer l'idée que fumer n'est pas quelque chose qu'on peut considérer comme plus glamour ou qui rend davantage désirable. Nous craignons que l'arrivée de la e-cigarette puisse renverser cette tendance. Notre crainte est aussi qu'elle constitue une passerelle vers la cigarette conventionnelle », a indiqué le ministre à la télé britannique BBC. Et cette prohibition qui vise un produit populaire en Grand-Bretagne (environ 1,3 million de consommateurs réguliers) a commencé. Là bas, il est déjà interdit de vapoter dans certains cafés et pubs ou encore dans le célèbre Millenium Stadium de Cardiff, l'antre des « Diables rouges », surnom donné à la célèbre équipe de rugby à XV du Pays de Galles. 

Résultat, si l'interdiction de vapoter dans les lieux publics devenait totale, le pays imiterait en cela le Luxembourg, la Belgique et Malte, seuls pays européens à appliquer une telle mesure. 

Moins dangereuse ne signifie pas sans danger, pour les Américains
Par ailleurs, sur le continent américain où le lobby du tabac est puissant, la guerre à la e-cigarette est là aussi lancée. Aux Etats-Unis par exemple, que ce soit côté Ouest ou côte Est, le produit ne séduit visiblement pas les maires des grandes villes. Après Michael Bloomberg qui a achevé son mandat de maire de New York (décembre 2013) en interdisant la cigarette électronique dans les lieux publics, c'est ensuite la municipalité de Los Angeles qui est partie en guerre contre ce produit. La ville de « L.A. » a adopté le mardi 4 mars à l'unanimité l'interdiction de la cigarette électronique dans les lieux publics, comme les lieux de travail, les restaurants et les bars. L'interdiction concerne également les parcs, les plages, les discothèques et les zones de loisirs où le tabac est interdit.
Cependant, les clubs de vapotage ne sont pas soumis à cette interdiction. Les clubs de narguilé, où le tabac est autorisé, ne sont pas non plus concernés. L'usage de la cigarette électronique est également autorisé dans les films.
Pour expliquer ce choix, Jonathan Fielding, directeur des services sanitaires du comté de Los Angeles avait confié à la presse : « La e-cigarette, présentée comme un moyen d'arrêter de fumer, permet à ses utilisateurs d'inhaler de la vapeur de nicotine, mais les experts affirment ignorer les effets des produits chimiques utilisés. » Et ce dernier de rajouter que « moins dangereux ne signifie pas sans danger. » « Bien que moins dangereuses que les cigarettes traditionnelles, certaines e-cigarettes présentent des risques pour la santé », avait-il conclu.
Ainsi, faute de certitude sur les effets du produit, vapoter est donc interdit dans les lieux publics de la ville californienne. Comme à Singapour et au Brésil d'ailleurs où cette interdiction est aussi en vigueur.

Normes sur la e-cigarette : la France veut devenir un modèle
Dans ce contexte tendu pour l'industrie de la e-cigarette et les vapoteurs américains, la Food and Drug Administration (1) a d'ores et déjà annoncé qu'elle allait bientôt prendre des mesures réglementaires sur le produit, sans toutefois en indiquer la date. 
Pour sa part, même si elle peine toujours à trancher sur une éventuelle interdiction de la e-cigarette dans les lieux publics, la France a elle déjà entamé ce travail de normalisation du produit. L'harmonisation de l’étiquetage, l'évaluation des risques d'intoxication et de pollution de l’air vont en effet être étudiées dans le cadre d'une procédure de norme AFNOR qui débutera 16 mai. 
L'objectif : établir des critères de transparence et de sécurité, d’ici fin 2014, sur ce produit faisant l’objet d’un essor fulgurant sur le marché français et européen. « Elles contribueront à la reconnaissance du savoir-faire français sur le marché européen », s'est réjoui l'AFNOR dans un communiqué de presse publié il y a quelques jours.

(1) Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux