- Une étude européenne montre un lien entre taux de théobromine dans le sang et vieillissement cellulaire plus lent.
- Ce composé donne au chocolat noir son goût amer caractéristique.
- C’est la première fois qu'une association claire est observée chez l’humain, dans des conditions de vie réelles.
C'est peut-être le secret le mieux gardé du cacao : un de ses composés, appelé théobromine, pourrait potentiellement freiner le vieillissement de nos cellules. Une récente étude européenne, publiée dans la revue Aging, montre en effet que les personnes ayant davantage de théobromine dans le sang présentent des marqueurs d’âge biologique plus jeunes que leur âge réel.
La théobromine associée à un vieillissement plus lent
Contrairement à l’âge chronologique, l’âge biologique mesure l’état réel d'usure de notre corps. Pour cela, les scientifiques utilisent des marqueurs précis sur l’ADN, comme GrimAge et DNAmTL, qui peuvent même prédire l’espérance de vie. Dans le cadre de leurs travaux, les chercheurs ont analysé des échantillons sanguins de 509 femmes britanniques et 1.160 hommes et femmes allemands. Dans ces deux groupes, les personnes avec un taux élevé de théobromine affichaient un GrimAge plus bas, ce qui suggère un vieillissement cellulaire plus lent.
La théobromine est le composé amer du cacao qui donne au chocolat noir son goût caractéristique. Elle est présente en forte concentration dans le cacao, mais également en petites quantités dans le café. Pour vérifier que l'effet ne venait pas d’autres composés comme la caféine, les scientifiques ont mené d’autres analyses statistiques, plus rigoureuses : seul le lien avec la théobromine persistait.
Une question aussi de mode de vie ou de génétique ?
Si cette molécule avait déjà montré des effets prometteurs sur la longévité chez les vers et les souris dans des études antérieures, c'est la première fois qu'une association claire est observée chez l’humain, dans des conditions de vie réelles. Mais les chercheurs restent prudents : l'étude ne montre qu’une association, pas un lien de cause à effet. Peut-être que les amateurs de chocolat noir ont aussi de meilleures habitudes de vie ou une génétique particulière, peut-on lire dans un communiqué.
Autre limite de la recherche : la théobromine n’a été mesurée qu’à un instant T. On ignore donc si une consommation régulière de chocolat noir permet de maintenir ces niveaux dans le temps. Pour le savoir, il faudrait des essais cliniques où des participants recevraient des suppléments en théobromine sur plusieurs années... En attendant, savourer un carré de chocolat noir (attention, pas la tablette) reste un petit plaisir qui pourrait bien réserver quelques surprises.


