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Bronchiolite : pourquoi l’épidémie s’intensifie-t-elle malgré le vaccin ?

Bien qu’un traitement préventif contre la bronchiolite existe, l’épidémie de bronchiolite se poursuit dans presque tout le territoire. Certains services pédiatriques sont saturés et des bébés malades sont transférés vers d’autres régions.

Bronchiolite : pourquoi l’épidémie s’intensifie-t-elle malgré le vaccin ? Kitsawet Saethao/iStock




L'ESSENTIEL
  • À l’exception de la Corse, en phase pré-épidémie depuis le 1er décembre, l’ensemble des régions hexagonales est touché par l’épidémie de bronchiolite.
  • "Une tendance à la stabilisation était également observée à l'hôpital", selon Santé publique France. Cependant, certains services pédiatriques, notamment franciliens, sont sous tension.
  • Pour faire face à cette épidémie, "il faut que la communication autour" du vaccin Beyfortus "se développe", selon le secrétaire général de la Société française de pédiatrie.

"Monter en puissance", ce sont les mots utilisés par l’Agence Régionale de Santé (ARS) Île-de-France pour parler de la situation épidémique de la bronchiolite dans cette région, qui est "en alerte pour la 6ème semaine consécutive. On compte notamment entre le 24 et le 30 novembre une augmentation du nombre de passage aux urgences pour bronchiolite de 7,4 % pour les moins de 2 ans et de 9,7 % pour les moins de 1 an par rapport à la semaine précédente."

Bronchiolite : "On fait sortir les enfants hospitalisés un peu plus vite" pour "libérer de la place"

Dans un communiqué, publié le 8 décembre, elle signale que 16 bébés ayant contracté cette maladie respiratoire, due au virus respiratoire syncytial (VRS), d'entre eux ont été transférés vers des établissements de régions limitrophes depuis le 17 octobre. La raison ? Certains services pédiatriques franciliens sont sous tensions à cause de l’augmentation du flux de jeunes patients.

"Nous avons 36 lits dans ce service, et 36 lits occupés, pleins", a déclaré, à France Inter, Naïm Ouldali, pédiatre à l'hôpital Robert-Debré à Paris, qui dispose du plus grand service pédiatrique d'Île-de-France. "On rencontre beaucoup de difficultés à l’hôpital et on met beaucoup de temps à trouver des places. Parfois, on fait sortir les enfants hospitalisés un peu plus vite que ce qu'on aurait voulu car il faut qu'on puisse libérer de la place pour ceux qui en ont le plus besoin", a ajouté Romain Basmaci, chef de service en pédiatrie à l'hôpital Louis-Mourier de Colombes et secrétaire général de la Société française de pédiatrie, contacté par BFMTV.

Cependant, "6 transferts ne sont pas liés aux tensions sur les places d’hospitalisation en Île-de-France mais répondaient à une problématique non médicale de rapprochement avec le domicile des parents notamment dans le Val d’Oise et dans les Yvelines", précise l'ARS.

Excepté la Corse, l’ensemble des régions hexagonales est touché par l’épidémie de bronchiolite

L’épidémique de la bronchiolite ne touche pas uniquement l’Île-de-France. En effet, le dernier bulletin de Santé publique France, publié le 10 décembre, montre que toutes les régions hexagonales, sauf la Corse, sont, depuis fin novembre, en épidémie excepté la Corse, qui passait en pré-épidémie du 1er au 7 décembre. "Dans les départements et régions d’outre-mer, la Guadeloupe et la Martinique passaient en épidémie. La Réunion et Mayotte passaient en phase pré-épidémique." Parmi les 3.166 actes médicaux SOS Médecins réalisés pour des enfants de moins de 1 an, 352 actes (11,1 %) étaient liés à la bronchiolite début décembre.

À cette même période, les indicateurs syndromiques se stabilisaient en ville, à des niveaux proches de ceux observés la saison précédente à la même période. "Une tendance à la stabilisation était également observée à l'hôpital, à un niveau légèrement inférieur à celui de l'année précédente à la même période. (…) Le taux de détection du VRS (virus respiratoire syncytial) tous âges était stable dans les prélèvements naso-pharyngés réalisés par les laboratoires de biologie médicale en ville et continuait à augmenter à l’hôpital."

Trois traitements préventifs contre la bronchiolite

D’après Naïm Ouldali, les enfants hospitalisés pour une bronchiolite sont ceux "nés en juillet, en août, qui sont quand même petits et qui vont quand même contracter une bronchiolite potentiellement sévère. Ces infections étaient évitables par la vaccination." Pour rappel, complément des gestes barrières, il existe des traitements préventifs visant à réduire le risque d’infection chez le nourrisson. Chez la femme enceinte, le vaccin, permettant de fabriquer des anticorps transmis à l’enfant à travers le placenta, peut être injecté à au 8ème mois de grossesse.

Depuis le 1er septembre 2025, le nirsevimab (Beyfortus), un anticorps monoclonal, est administré en une fois sous forme de piqûre chez les tout-petits, avant leur sortie de la maternité, afin d’empêcher le VRS d’infecter leur organisme. "Synagis (palivizumab) est indiqué chez certains enfants prématurés et chez les nourrissons à haut risque (chez les enfants porteurs d’une malformation cardiaque ou pulmonaire, en fonction de l’avis des spécialistes qui les suivent)."

Bronchiolite : informer les patients sur l’existence des vaccins

"La grosse majorité des parents dont les enfants sont hospitalisés pour une bronchiolite AVRS ne sont pas au courant de l'existence de ces produits-là, ils n'ont juste pas été informés", a expliqué le pédiatre à l'hôpital Robert-Debré. Pour le Romain Basmaci, "il faut que la communication autour de ce vaccin se développe. (…) Les pédiatres sont au courant et sont convaincus de l'efficacité du vaccin car c'est une maladie qui occupe notre quotidien pendant trois mois, tous les hivers, et depuis 30 ou 40 ans. (…) Les médecins généralistes ont des patients de tout âge. Dans leur pratique quotidienne, la bronchiolite est beaucoup moins au premier plan qu'en pédiatrie. C'est pour cette raison qu'une partie des généralistes a du mal à s'imaginer l'impact réel de ces mesures de prévention."

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