- Des chercheurs ont étudié le lien entre l'anxiété, l'insomnie et les cellules NK chez de jeunes étudiantes.
- Ils ont découvert que les deux troubles réduisent le nombre de ces globules blancs qui aident à lutter contre les cellules cancéreuses.
- Les résultats ont été publiés dans la revue Frontiers in Immunology.
Les cellules tueuses naturelles, aussi baptisées cellules NK (pour Natural Killer), sont les gardiennes de notre bonne santé. En effet, ces globules blancs ont la capacité de détecter et de détruire les cellules cancéreuses ou infectées par un virus. Mais les troubles anxieux et l’insomnie seraient une vraie kryptonite contre cette ligne de défense.
Des chercheurs de l’université Taibah (Arabie Saoudite) ont découvert que ces deux troubles fréquents peuvent réduire le nombre des cellules NK dans notre organisme, affaiblissant par effet domino le système immunitaire.
L'étude a été publiée dans la revue Frontiers in Immunology, le 10 décembre 2025.
Le stress et l’anxiété ont un impact sur les cellules tueuses naturelles
Pour mieux comprendre les effets de l’anxiété et de l’insomnie sur l’immunité, l’équipe a suivi 60 étudiantes de 17 à 23 ans. Dans un premier temps, elles ont répondu à des questionnaires évaluant leurs symptômes d’anxiété et d’insomnie. Environ 53 % des participantes avaient des troubles du sommeil évoquant l'insomnie. Les trois quarts affichaient des signes d'anxiété. Les symptômes étaient modérés pour 17 % d'entre elles et sévères pour 13 %.
Des prises de sang ont été effectuées afin de déterminer le niveau de cellules tueuses naturelles ainsi que les sous-types présents. "Il existe deux sous-types de cellules NK. Les cellules CD16+CD56 dim constituent la majorité des cellules NK du système nerveux central, assurant la liaison entre ce dernier et le reste de l’organisme (cellules NK périphériques). Ces cellules présentent une cytotoxicité. C’est-à-dire qu’elles peuvent endommager ou détruire les cellules envahissantes. L’autre sous-type, les cellules CD16+CD56 high, est moins fréquent et intervient dans la production de protéines agissant comme messagers chimiques. Ces deux sous-types sont des cellules NK circulantes", expliquent les auteurs dans leur communiqué.
Les analyses ont révélé que les volontaires anxieuses avaient un pourcentage et un nombre de cellules NK circulantes inférieurs aux autres. Plus leur trouble était important, plus leur taux de cellules NK circulantes était bas.
Chez les étudiantes souffrant d'insomnie, c’était le nombre et le pourcentage total de cellules NK qui étaient impactés, et inférieurs à ceux des personnes sans trouble.
La baisse du nombre des cellules NK peut altérer le système immunitaire
La découverte de l’effet de l’anxiété et l’insomnie sur les effectifs des cellules NK n’est pas anodine. Une réduction de ces cellules peut entraîner une altération du système immunitaire. Ce qui peut favoriser l'apparition de plusieurs pathologies comme des cancers et des maladies mentales, notamment de la dépression, préviennent les chercheurs.
"Comprendre comment ces facteurs de stress psychologiques influencent la distribution et l’activité des cellules immunitaires, en particulier les cellules NK périphériques, pourrait apporter des informations précieuses sur les mécanismes sous-jacents à l’inflammation et à la tumorigenèse (toutes les étapes menant à la formation des tumeurs, NDLR)", conclut le Dr Renad Alhamawi, premier auteur de l'étude.


