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Psychiatrie

Schizophrénie : l’Ozempic peut réduire les risques métaboliques chez les patients

En atténuant la perturbation métabolique précoce associée à l’utilisation d’antipsychotiques, le sémaglutide contribuerait à prévenir des complications cardiométaboliques à long terme chez les personnes schizophrènes présentant des signes précoces de diabète et un IMC élevé.

Schizophrénie : l’Ozempic peut réduire les risques métaboliques chez les patients Douglas Cliff/iStock




L'ESSENTIEL
  • Avec la prise d’antipsychotiques de deuxième génération, les patients schizophrènes sont plus susceptibles de développer l’obésité, le prédiabète et le diabète de type 2.
  • Lorsque les traitements à base de sémaglutide sont instaurés aux premiers stades de la dysrégulation métabolique, ils aident à perdre du poids et à mieux contrôler la glycémie, et par conséquent réduire les risques cardiométaboliques.
  • En outre, ces médicaments, comme Ozempic et Wegovy, n’aggravent pas les symptômes psychiatriques.

En cas de schizophrénie, les patients suivent un traitement reposant sur des antipsychotiques de deuxième génération (APG2). Problème : ces médicaments présentent un risque accru d’obésité, de prédiabète et de diabète de type 2, contribuant à une augmentation de la morbidité cardiovasculaire et de la mortalité prématurée. Dans une nouvelle étude, des chercheurs danois ont voulu savoir si l’utilisation d’analogues du glucagon-like peptide-1 (GLP-1), tels que le sémaglutide, pouvait contribuer à atténuer le risque cardiométabolique à long terme. Pour rappel, les traitements à base de sémaglutide, comme Ozempic et Wegovy, imitent l'hormone intestinale naturelle GLP-1 qui régule la faim et l'apport alimentaire. En activant les récepteurs GLP-1 dans le cerveau, ils réduisent la faim et ralentissent la vidange gastrique, procurant ainsi une sensation de satiété prolongée. En outre, ces derniers stimulent la sécrétion d'insuline glucose-dépendante, améliorant ainsi le contrôle de la glycémie.

Schizophrénie : le sémaglutide favorise une meilleure maîtrise de la glycémie et la perte de poids

Pour les besoins des travaux, parus dans la revue JAMA Psychiatry, l’équipe a recruté 73 adultes schizophrènes, âgés de 18 à 65 ans et prenant des antipsychotiques (clozapine ou olanzapine) au cours des cinq dernières années, dans trois centres cliniques au Danemark entre septembre 2021 et août 2024. Les participants présentaient une dysrégulation glycémique à un stade précoce (hémoglobine glyquée entre 5,4 % et 7,4 %) et ne recevaient pas de traitement antidiabétique. Ces derniers avaient un IMC moyen de 36, ce qui correspond à l'obésité. Dans le cadre de l’intervention, ils ont été répartis aléatoirement en deux groupes : l’un recevant des injections hebdomadaires de sémaglutide (1 mg), l’autre un placebo, pendant 6,5 mois.

Les résultats ont montré qu’à la 26ème semaine, le sémaglutide a réduit significativement le taux d’hémoglobine glyquée par rapport au placebo. Plus précisément, 43 % des volontaires traités par analogue du glucagon-like peptide-1 ont atteint un taux d’HbA1c inférieur à 5,4 %, contre 3 % dans le groupe placebo. Cela "témoigne d’une meilleure maîtrise de leur glycémie." Des réductions plus importantes du poids corporel (− 9,2 kg), du tour de taille (−7 cm) et de la masse grasse (− 6,1 kg) ont été observées chez les patients schizophrènes ayant reçu du sémaglutide. Aucune différence n’a été constatée au niveau des taux de lipides, de la fonction hépatique, de la pression artérielle ou des symptômes psychiatriques. Les effets indésirables gastro-intestinaux étaient fréquents, mais légers et transitoires.

Le sémaglutide "a induit des effets métaboliques positifs, sans aggraver les symptômes psychiatriques"

"Ces données sont encourageantes, car les tentatives de prise en charge de ces effets secondaires par des modifications du traitement ou du mode de vie sont souvent inefficaces, et dans de nombreux cas, le changement d’antipsychotique peut même aggraver les symptômes psychiatriques. À l’inverse, le traitement par sémaglutide à faible dose suivi dans cette nouvelle étude a non seulement induit des effets métaboliques positifs, mais ce, sans aggraver les symptômes psychiatriques", ont conclu les auteurs qui préconisent de confirmer ces résultats avec des recherches plus longues et portant sur des échantillons plus importants .

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