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Santé mentale

La dépression est plus fréquente chez les femmes souffrant de troubles gynécologiques

SOPK, endométriose, règles irrégulières ou douloureuses… Chez les patientes souffrant de l'une des 24 maladies gynécologiques les plus courantes, les symptômes dépressifs apparaissent souvent bien avant le diagnostic.

La dépression est plus fréquente chez les femmes souffrant de troubles gynécologiques monstArrr_/iStock




L'ESSENTIEL
  • Pour les 24 troubles gynécologiques étudiés par des chercheurs, une prévalence plus élevée de la dépression est observée chez les femmes qui reçoivent ultérieurement un diagnostic, comparé à celles n’en souffrant pas.
  • Cette prévalence accrue est déjà visible trois ans avant le diagnostic et peut persister jusqu'à trois ans après.
  • Selon les auteurs, il est important d’adopter une approche plus intégrée des soins somatiques et psychiatriques, tant lors de l'évaluation initiale que lors du suivi.

"Les taux de dépression sont plus élevés chez les femmes, en particulier pendant les périodes de fluctuations hormonales. Les troubles gynécologiques, qui perturbent souvent l'équilibre hormonal, peuvent contribuer à ce fardeau pour la santé mentale", ont indiqué des chercheurs l’université du Danemark du Sud. En effet, l'endométriose, le SOPK et les irrégularités menstruelles sont fréquents et souvent associés à des douleurs et à des perturbations du quotidien. Problème : ces pathologies sont généralement diagnostiquées tardivement. Ainsi, de nombreuses patientes souffrent d'inconfort physique et de détresse psychologique pendant des années avant de recevoir un traitement.

Endométriose, SOPK : une prévalence élevée de la dépression observée trois ans avant et après le diagnostic

"Malgré leur prévalence et leurs implications importantes pour la santé, le lien entre les troubles gynécologiques et la dépression reste peu étudié." C’est pourquoi les scientifiques danois se sont penchés sur la question dans une étude parue dans la revue Psychological Medicine. Pour ce faire, ces derniers ont utilisé les données de santé danoises de 2.295.824 millions de femmes âgées de 15 à 49 ans, couvrant les années 2005 à 2018. Parmi elles, 265.891, soit 12 %, avaient reçu un diagnostic d'au moins un des 24 troubles gynécologiques, notamment l'endométriose, le syndrome des ovaires polykystiques et des diagnostics liés à la douleur. L’équipe a examiné les résultats en matière de dépression chez ces patientes.

Les résultats ont révélé la dépression était 44 % plus fréquente chez les femmes souffrant d'un trouble gynécologique, et ce même trois ans avant le diagnostic. Au cours de l'année précédant le diagnostic et de l'année suivant, le risque de dépression était accru de 15 % à 109 % en fonction de la pathologie. "Cette tendance est manifeste aussi bien chez les femmes ayant reçu un diagnostic de dépression à l'hôpital que chez celles qui se sont vu prescrire des antidépresseurs", a précisé l’équipe. Les différences les plus importantes dans les taux de dépression ont été observées chez les femmes souffrant de douleurs, telles que les douleurs menstruelles et l'endométriose. Dans ces cas, le risque de dépression était presque deux fois plus élevé que chez les femmes ne présentant pas ces diagnostics.

"Accorder une attention systématique au bien-être mental des femmes"

Ainsi, "de nombreuses femmes peuvent développer des symptômes de santé mentale en réaction à leur inconfort physique, et que ces réactions risquent d'être négligées par un système de santé qui se concentre principalement sur les symptômes physiques. (…) Avec plus de 10 % des femmes touchées par les troubles gynécologiques, il est essentiel d'adopter une approche plus globale. Il faut accorder une attention systématique au bien-être mental des femmes lors de l'étude des troubles gynécologiques", a déclaré Mette Bliddal, auteure des recherches.

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