- La mortalité par cancer colorectal est plus élevée dans les zones rurales américaines, en lien avec des facteurs sociaux.
- Le mode de vie, en particulier l'alimentation et l'activité physique, reste un levier essentiel de prévention.
- Des actions simples, comme une alimentation saine ou une marche après le repas, peuvent réduire le risque.
Le cancer colorectal ne touche pas tout le monde de la même façon. Une vaste étude menée aux États-Unis et publiée dans la revue Cancer révèle un écart préoccupant entre zones rurales et urbaines : les populations rurales meurent davantage de ce cancer. En cause, une accumulation de facteurs sociaux et environnementaux, à laquelle s’ajoute le rôle non négligeable des comportements à risque comme l'alimentation, l'exposition aux toxines et le manque d'exercice physique. Explications.
Des inégalités territoriales et sociales face au cancer
En analysant les données de mortalité entre 1999 et 2020 sur près de 3.000 comtés américains, les chercheurs ont constaté que les zones rurales enregistraient 11,8 % de décès en plus par cancer colorectal que les zones urbaines. L'écart s'explique en partie par des facteurs du Social Vulnerability Index, outil qui regroupe 14 indicateurs de vulnérabilité sociale : 18,6 % par le faible statut socio-économique (pauvreté, chômage, faible niveau d'éducation), 8,8 % par la composition des foyers (âge, handicap, isolement), et 2,7 % par l'appartenance à une minorité ethnique.
"Nos résultats montrent que si la pauvreté est un moteur majeur des inégalités face au cancer colorectal, d'autres facteurs structurels doivent être pris en compte", explique Kelly M. Kenzik, chercheuse au Brigham and Women's Hospital, dans un communiqué. Parmi eux : l’accès aux transports, l’éducation ou encore l’environnement résidentiel.
Mode de vie : des leviers d'action individuels
Au-delà du cadre social et environnemental, certains comportements individuels aggravent les risques. Dans un récent article publié sur le site GB News, le Dr Mark Hyman rappelle ainsi que "les deux plus grands moteurs du cancer sont l'alimentation et les toxines". Le médecin américain pointe du doigt la surconsommation de sucre et de féculents, qui favorisent la résistance à l'insuline et l'accumulation de graisse abdominale : "Cette graisse du ventre ? C'est une usine à cancer" – que ce soit du pancréas, du sein, du côlon ou encore de la prostate.
Autre facteur incriminé : l'exposition aux substances toxiques. "Nous avons été exposés à 80.000 nouveaux produits chimiques depuis un siècle, dont beaucoup n'ont jamais été testés", alerte le médecin. Face à cela, l'exercice régulier agit comme un remède puissant : "Une simple marche de 30 minutes, même après le dîner, peut réduire votre risque global", affirme-t-il.



