- Le cancer colorectal touche de plus en plus les moins de 50 ans.
- Une étude montre un lien fort entre cette augmentation et la consommation d'aliments ultra-transformés.
- Celle-ci a explosé dans les pays développés ces dernières décennies, parallèlement à la hausse des diagnostics de cancers colorectaux précoces.
Longtemps associé au vieillissement, le cancer colorectal touche aujourd’hui de plus en plus d’adultes de moins de 50 ans, notamment dans les pays riches. En cause ? Une nouvelle étude publiée dans JAMA Oncology par les chercheurs du Mass General Brigham Institute aux Etats-Unis, pointe du doigt un lien fort avec la consommation d’aliments ultra-transformés, riches en sucres ajoutés, en sel, en graisses saturées et en additifs.
Un risque accru par les produits ultra-transformés
Les scientifiques ont analysé les données de quelque 30.000 infirmières américaines nées entre 1947 et 1964, issues de l’étude de cohorte Nurses' Health Study II. Sur 24 ans, ces participantes ont répondu à des questionnaires alimentaires récurrents et ont subi au moins deux endoscopies avant leurs 50 ans. Au total, 2.787 femmes ont développé des polypes colorectaux, précurseurs du cancer.
Le constat est sans appel : celles qui consommaient le plus d’aliments ultra-transformés – 10 portions par jour – présentaient un risque de 45 % plus élevé de développer des adénomes (des tumeurs bénignes) que celles en consommant le moins – 3 portions par jour. L’effet est "plutôt linéaire", explique le Dr Andrew Chan, auteur principal des travaux, dans un communiqué. Même en tenant compte de facteurs aggravants comme le surpoids, le diabète de type 2 ou une alimentation pauvre en fibres, l’association reste forte, précise l’expert. "Plus vous mangez d’aliments ultra-transformés, plus vous avez de chances de développer" des tumeurs colorectales précoces.
L’étude rappelle que la consommation d’aliments ultra-transformés a explosé dans les pays développés ces dernières décennies, parallèlement à la hausse des diagnostics de cancers colorectaux précoces – et autres problèmes de santé qui sont associés à cette malbouffe (diabète, maladies cardiovasculaires, obésité...).

Des aliments ultra-transformés plus nocifs que d’autres ?
Ceci dit, "l’alimentation n’explique pas tout", prévient le Dr Chan : "Nous voyons de nombreux patients jeunes atteints de cancer du côlon ayant pourtant une alimentation très saine." Le projet, baptisé PROSPECT, continue donc d’explorer d’autres facteurs, notamment environnementaux ou génétiques, ainsi qu’une meilleure classification des produits ultra-transformés, car certains pourraient être plus nocifs que d’autres.
En attendant, la prudence s’impose : si vous avez moins de 50 ans, surveillez votre alimentation et consultez en cas de symptômes digestifs inhabituels. La lutte contre le cancer colorectal passe aussi par la réduction des risques modifiables.


