- Une pression artérielle de 120/80 mm Hg ou plus à l'adolescence est liée à un risque plus élevé d'athérosclérose à la cinquantaine.
- Plus la pression artérielle à l'adolescence est élevée, plus les risques d'athérosclérose en vieillissant sont importants.
- L'obésité et le manque d'activité physique sont les deux principaux facteurs qui augmentent les risques d'hypertension à l'adolescence.
"L'hypertension artérielle est le plus grand facteur de risque modifiable des maladies cardiovasculaires, qui à leur tour sont la plus grande cause de décès dans le monde", explique Pontus Henriksson de l'Université de Linköping (Suède). Et les adolescents ne sont pas à l’abri de ses méfaits.
Le chercheur et ses collègues ont découvert que les adolescents affichant une pression artérielle élevée avaient un risque accru de développer une athérosclérose en vieillissant. Leurs travaux sont détaillés dans la revue JAMA Cardiology.
Athérosclérose : une tension artérielle de 120/80 mmHg ou plus augmente les risques
Les scientifiques ont fait passer une tomodensitométrie cardiaque, examen qui permet d’évaluer la capacité des artères à irriguer le cœur et à détecter les plaques d’athérome, à 15.000 hommes âgés de 50 à 64 ans. Par ailleurs, un peu plus de 10.200 d’entre eux avaient passé des tests cardiaques vers 18 ans lors de leur service militaire. L’équipe a repris ces données et les a analysées.
Résultat : les personnes présentant une pression systolique de 140 mmHg ou une pression diastolique de 90 mmHg ou plus, soit les normes définissant l’hypertension, couraient un risque nettement accru d'athérosclérose coronarienne plus tard dans leur vie.
Une tension artérielle un peu élevée, c’est-à-dire 120/80 mmHg, augmentait aussi les risques de souffrir à l'âge adulte de la maladie caractérisée par l’accumulation de dépôt de lipides (athérome) sur la paroi interne des artères.
Autre constat : plus la pression artérielle était haute à 18 ans, plus les risques de souffrir d’athérosclérose entre 50 et 65 ans étaient importants.
"L’étude montre que l’athérosclérose se développe tôt. Le système de santé doit prendre en charge plus activement l’hypertension artérielle chez les jeunes. Le problème, c’est que l’hypertension artérielle est rarement symptomatique. On ne la ressent pas, donc si on ne la mesure pas, on peut souffrir d’hypertension sans le savoir", prévient dans un communiqué Karin Rådholm, médecin généraliste qui a codirigé l’étude.
L’obésité, un facteur important d’hypertension chez les jeunes
Les résultats de cette étude sont d’autant plus inquiétants qu’une récente étude parue dans The Lancet, le taux d'hypertension artérielle chez les enfants et les adolescents a presque doublé dans le monde entre 2000 et 2020. Pour les auteurs, l’obésité contribue à ce phénomène. Près de 19 % des jeunes obèses souffrent d'hypertension, contre moins de 3 % chez ceux dont le poids est considéré comme normal.
L’équipe scientifique suédoise a aussi pointé du doigt les problèmes de poids dans leurs travaux. "En une ou deux générations seulement, la proportion de jeunes obèses a augmenté de manière significative tandis que leur condition physique a diminué. Ces résultats sont donc très pertinents pour les jeunes d’aujourd’hui", remarque Pontus Henriksson.



