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QUESTION D'ACTU

Santé mentale

Un quart des jeunes Français sont dépressifs

Les jeunes femmes et ceux vivants dans des départements et régions d'outre-mer sont plus durement touchés par la dépression.

Un quart des jeunes Français sont dépressifs seb_ra/iStock




L'ESSENTIEL
  • En France, 25 % des jeunes souffrent de dépression. Les jeunes ultramarins et les femmes sont plus affectés.
  • Leur mal-être est nourri par l’anxiété face à l’avenir, un climat d’incertitude, l’isolement et l’exposition aux violences en ligne favorisés par les réseaux sociaux.
  • Face aux freins concernant le recours aux professionnels de santé, les nouvelles générations veulent faciliter l’accès aux soins, renforcer les actions de prévention et de sensibilisation, mais aussi développer des leviers de bien-être au quotidien.

Cette année, la santé mentale des jeunes s’impose comme une priorité. Dans une étude, la Mutualité Française, l’Institut Montaigne et l’Institut Terram se sont ainsi associés pour s’intéresser aux vulnérabilités psychologiques et psychiques des jeunes. Au printemps 2025, ils ont interrogé 5.633 personnes âgées de 15 à 29 ans représentatifs de la population française. "Elle se distingue par son approche globale, intégrant les dimensions sociales, économiques, culturelles, numériques et environnementales, couvrant à la fois la métropole et les départements et régions d’Outre-mer (DROM) : Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte et La Réunion."

Dépression : un jeune sur 4 en souffre

Selon les résultats, 25 % des jeunes sont atteints de dépression. "Un chiffre largement supérieur aux 14 % qui s’auto-déclarent en mauvaise santé mentale, révélant un décalage entre la perception globale de son état psychique et le vécu symptomatique. La souffrance mentale reste ainsi largement sous-estimée ou banalisée, y compris par les jeunes eux-mêmes." Les conditions de vie accentuent encore les écarts : 47 % des jeunes en grande précarité souffrent de dépression, soit près de trois fois plus que les jeunes sans difficultés économiques (16 %). Le genre semble aussi jouer un rôle déterminant étant donné que 27 % des jeunes femmes présentent des symptômes dépressifs, contre 22 % des jeunes hommes. L’écart est particulièrement significatif avant 22 ans et tend à diminuer avec l’âge.

L’enquête met aussi en avant des inégalités territoriales. Les données montrent que 39 % des jeunes ultramarins sont touchés par le trouble dépressif. Dans le détail, plus d’un jeune sur deux en Guyane est concerné, 44 % en Martinique, 43 % à Mayotte, "des niveaux sans équivalent en hexagone", où les proportions oscillent entre 19 % (Bourgogne-Franche-Comté) et 28 % (Provence-Alpes-Côte d’Azur). Près de la moitié des patients se déclarent insatisfaits des services essentiels (santé, éducation, transports), soit plus du double de la moyenne nationale.

Quelles sont les raisons de ce mal-être psychique généralisé ?

L’anxiété face à l’avenir et un climat d’incertitude nourrissent ce mal-être. D’après les chiffres, 94 % des jeunes se disent inquiets pour au moins un enjeu majeur, qu’il s’agisse de leur avenir personnel (68 %), de l’actualité internationale (83 %) ou de la crise environnementale (77 %). En outre, les réseaux sociaux, qui favorisent l’isolement et l’exposition aux violences en ligne, aggravent également leur détresse psychique. Le sondage pointe aussi du doigt les freins concernant le recours aux professionnels de santé, à savoir la peur de la stigmatisation, la méconnaissance des ressources disponibles, la peine à identifier les interlocuteurs, les obstacles matériels ou logistiques. Ces facteurs incitent les jeunes à aborder leur mal-être dans un cadre privé, sans suivi régulier.

"Loin d’être de simples consommateurs du système, les jeunes aspirent à être des acteurs sur lesquels s’appuyer pour proposer des solutions. (…) Les jeunes formulent des demandes concrètes et cohérentes : faciliter l’accès aux soins psychologiques (36 %) et à la prévention (36 %), les rendre plus accessibles (34 %), promouvoir des leviers de bien-être - sport, culture, activités de sociabilité (16 %), renforcer les compétences psychosociales (13 %)", peut-on lire dans les travaux.

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